Politique

Les armes de l’Apocalypse : Qui les détient et où sont-elles entreposées ?


Une série de déclarations récentes a ravivé les inquiétudes concernant une potentielle escalade nucléaire, alimentant les craintes d’une nouvelle course aux armements qui ne serait plus régie par les anciennes règles de dissuasion ni contenue par les freins de la guerre froide.

L’ancien président américain Donald Trump a annoncé le déploiement de sous-marins nucléaires en réponse à une menace du vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev. Ce geste a été perçu comme un tournant sans précédent dans le contexte d’escalade croissante entre puissances nucléaires.

Dans une publication sur Telegram, Medvedev a évoqué de manière indirecte les capacités de frappe nucléaire d’urgence datant de l’époque soviétique. Trump a qualifié ces propos de « hautement provocateurs », avertissant des « conséquences imprévues » qu’ils pourraient engendrer.

Derrière ces tensions, se cache une réalité glaçante : des arsenaux nucléaires colossaux, opaques et potentiellement déstabilisants. Selon le Washington Post, les experts craignent une mutation du paradigme de l’armement, plus dangereux, plus complexe, et moins prévisible qu’auparavant.

Où sont localisées les armes nucléaires ?

Le Washington Post rappelle que neuf pays, dont les États-Unis et Israël, possèdent aujourd’hui des armes nucléaires. Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) a mis en garde contre les prémices d’une nouvelle course à l’armement nucléaire.

Début 2025, ces neuf États totalisent environ 12 241 ogives nucléaires. La Russie et les États-Unis détiennent à eux seuls 87 % de cet arsenal. Les 13 % restants sont répartis entre le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël.

Environ 9 614 ogives sont actuellement opérationnelles ou en stock militaire, et 3 912 d’entre elles sont considérées comme activement déployées — soit sur des missiles intercontinentaux, soit sur des plateformes aériennes ou maritimes prêtes à l’emploi.

Les chiffres exacts sont difficilement vérifiables, car la plupart des pays maintiennent une stricte confidentialité sur leurs stocks. Les seules puissances à divulguer une partie de leurs données sont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.

Israël, considérée comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, applique une politique de flou stratégique : ni confirmation ni démenti officiel. Les estimations suggèrent qu’elle détient environ 90 ogives.

Quelles nations hébergent des armes nucléaires étrangères ?

Bien que seules neuf nations possèdent l’arme nucléaire, six autres hébergent des ogives étrangères sur leur territoire. Cinq accueillent des armes américaines (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Turquie) dans le cadre du partage nucléaire de l’OTAN. Une sixième, la Biélorussie, serait en phase de stockage d’armes russes.

En mars 2023, Vladimir Poutine a annoncé le transfert prochain d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie. En juin, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a affirmé que le processus de livraison avait débuté. Toutefois, le SIPRI indique qu’aucune preuve irréfutable ne corrobore encore le déploiement effectif de ces armes.

Quel avenir pour les arsenaux nucléaires mondiaux ?

À l’apogée de la guerre froide, plus de 70 000 ogives étaient en circulation. Depuis, une tendance à la réduction s’était installée, mais les tensions géopolitiques récentes inversent cette dynamique.

Le rapport 2025 du SIPRI souligne le risque d’un « nouveau type de course aux armements », marqué par une instabilité accrue et une diversification des menaces. Les stocks d’armes devraient rester stables, voire augmenter, selon les experts.

L’idée traditionnelle selon laquelle la dissuasion nucléaire garantit une forme de stabilité est de plus en plus remise en question. L’aide militaire occidentale à l’Ukraine, en dépit des menaces russes, illustre bien cette évolution. La possession d’armes nucléaires ne semble plus suffire à empêcher les conflits.

En somme, toute tentative de renforcement militaire conventionnel pourrait entraîner une réponse nucléaire. Une boucle dangereuse qui redéfinit les équilibres stratégiques mondiaux.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page