Politique

Drones nocturnes envahissent le ciel russe : deux morts à Lipetsk et Tula


La Russie a annoncé avoir intercepté 155 drones ukrainiens pendant la nuit, tandis que deux personnes ont été tuées dans les régions de Lipetsk et Tula à la suite d’une attaque.

Sur l’application Telegram, le ministère russe de la Défense a déclaré que « les systèmes de défense aérienne ont intercepté et détruit 155 drones ukrainiens », ajoutant que 53 d’entre eux ont été abattus dans la région de Koursk, frontalière de l’Ukraine.

Dans la région de Lipetsk, également située à l’ouest du pays, une personne a été tuée par l’attaque de drones, selon le gouverneur local.

Igor Artamonov a écrit sur Telegram : « Cette nuit, un drone est tombé sur un terrain appartenant à des installations agricoles dans le district de Khlevinsky », à environ 400 kilomètres au sud de Moscou, provoquant un incendie « qui a causé la mort d’une personne et blessé une autre ».

De son côté, le gouverneur de la région de Tula, à quelque 200 kilomètres au sud de Moscou, a annoncé qu’un civil avait été tué et un autre blessé dans une attaque de drones ukrainiens.

L’Ukraine n’a pas encore commenté ces développements.

Kyiv mène presque quotidiennement des attaques aériennes contre la Russie, tandis que les forces russes poursuivent leurs bombardements sur les villes ukrainiennes dans une guerre qui fait rage depuis 2022.

Nouvelle proposition

Ces événements sur le terrain interviennent quelques heures après l’annonce du secrétaire d’État américain Marco Rubio, affirmant que son homologue russe Sergueï Lavrov lui avait proposé une « nouvelle idée » concernant le conflit en Ukraine.

Cette proposition a été formulée lors d’un « échange franc » entre les deux hommes en Malaisie, jeudi, au lendemain d’une série de frappes massives sur Kyiv ayant fait deux morts.

Ces dernières semaines, la Russie a intensifié ses attaques nocturnes contre l’Ukraine, notamment sur la capitale, en lançant un nombre croissant de projectiles, alors que les pourparlers diplomatiques stagnent.

Dans ce contexte de tensions accrues et d’impasse diplomatique, Rubio a rencontré Lavrov jeudi en marge d’une réunion ministérielle de l’ASEAN à Kuala Lumpur.

Il a annoncé que le chef de la diplomatie russe lui avait présenté « une idée ou un concept nouveau » concernant l’Ukraine, qu’il transmettra au président Donald Trump pour en discuter.

Il a précisé devant la presse : « Ce n’est pas une nouvelle approche. C’est une idée ou un concept que je vais soumettre au président pour examen », ajoutant qu’il ne s’agissait pas d’une solution immédiate à la paix, mais peut-être d’une ouverture.

Rubio a également indiqué avoir exprimé, lors de cette « conversation franche » à Kuala Lumpur, le mécontentement et la déception de Trump face au manque de progrès vers un cessez-le-feu.

Après deux cycles de négociations directes entre Moscou et Kyiv à Istanbul, le Kremlin continue de refuser un cessez-le-feu et exige que l’Ukraine renonce à quatre régions occupées et à son adhésion à l’OTAN, ce que rejette Kyiv.

Des signaux de Kyiv

Lundi, le président Trump a déclaré vouloir envoyer « plus » d’armes à l’Ukraine, notamment « défensives », accusant le président russe Vladimir Poutine de dire des « absurdités » sur l’Ukraine et suggérant de nouvelles sanctions contre Moscou.

Malgré la pression exercée par Trump, Moscou et Kyiv restent éloignées d’un accord sur une trêve ou une solution durable.

Aucune nouvelle session de négociation n’a été annoncée après deux rencontres infructueuses en Turquie à la mi-mai et début juin.

Les responsables ukrainiens accusent Moscou de « gagner du temps » alors que l’armée russe, supérieure en nombre et en armement, progresse sur le front.

Jeudi, le Kremlin a nié que les pourparlers de paix soient en panne, même si aucune nouvelle rencontre n’a été confirmée par les deux parties.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur un éventuel ralentissement du processus de négociation, a répondu : « Nous ne pouvons pas dire cela pour l’instant », ajoutant que la Russie attend « des signaux de Kyiv » pour entamer un troisième round de discussions.

Il a affirmé que les opérations militaires se poursuivraient « aussi longtemps » que Moscou estimera qu’il est impossible de « parvenir à ses objectifs » par la voie diplomatique.

Depuis Rome, le président ukrainien a appelé ses alliés à investir davantage dans les systèmes de défense pour faire face aux attaques russes.

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