Société

Feux d’artifice : quel impact sur votre santé mentale ?


Traditionnellement associés à la fête, à la joie et aux célébrations nationales ou religieuses, les feux d’artifice sont souvent perçus comme un spectacle inoffensif destiné à émerveiller petits et grands. Pourtant, derrière leurs couleurs éclatantes et leurs sons festifs, ces explosions lumineuses peuvent avoir un impact profond – et souvent méconnu – sur la santé mentale, en particulier chez certaines populations vulnérables.

Pour beaucoup de personnes, en particulier celles souffrant de troubles anxieux, de stress post-traumatique (TSPT) ou de troubles sensoriels, les feux d’artifice ne sont pas synonymes de plaisir. Le bruit soudain, intense et imprévisible des détonations peut déclencher des réactions de panique, de détresse émotionnelle et même des flashbacks traumatiques.

Les anciens combattants, les réfugiés ayant fui des zones de guerre, ou encore les victimes d’attentats et de violences urbaines sont particulièrement à risque. Pour eux, le bruit d’un feu d’artifice peut évoquer celui d’une explosion réelle, ravivant des souvenirs douloureux et plongeant la personne dans un état de vigilance extrême, voire de dissociation.

Mais ce phénomène ne se limite pas aux adultes traumatisés. De nombreux enfants, en particulier ceux atteints de troubles du spectre autistique (TSA), souffrent également de l’exposition aux bruits forts et imprévus. Chez eux, cela peut entraîner des crises de panique, des troubles du sommeil ou des comportements d’automutilation.

À cela s’ajoute l’effet cumulatif sur les animaux domestiques, qui vivent également ces événements comme des agressions sonores. Le stress qu’ils subissent a souvent des répercussions sur les membres de la famille, augmentant la tension émotionnelle dans le foyer.

Certaines études ont également mis en évidence une hausse des hospitalisations pour troubles cardiaques et crises d’angoisse les soirs de feux d’artifice, notamment chez les personnes âgées ou fragilisées psychologiquement.

Face à ces constats, plusieurs associations plaident pour une régulation plus stricte de l’usage des feux d’artifice, demandant à ce qu’ils soient limités dans le temps, annoncés à l’avance, ou même remplacés par des spectacles lumineux silencieux. Certaines villes dans le monde, conscientes des risques, ont déjà adopté ces alternatives plus respectueuses de la santé mentale.

Il ne s’agit pas de supprimer toute forme de célébration, mais de repenser la manière dont nous célébrons, en tenant compte des réalités invisibles que vivent tant de personnes. Car derrière chaque explosion de lumière peut se cacher un chaos intérieur. Et si le bien-être collectif devenait enfin une priorité dans nos moments de joie partagée ?

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