L’administration Trump fait pression pour organiser des élections en Libye

Mossad Boulos, conseiller de Trump, appelle au lancement du processus électoral par l’organisation d’élections présidentielles directes, afin de mettre fin à l’impasse politique.
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Dans un revirement notable illustrant l’impatience croissante de Washington face à l’impasse persistante en Libye, l’administration américaine a intensifié sa pression politique sur les différentes parties libyennes, appelant à mettre un terme à la transition prolongée et à ouvrir la voie à des élections présidentielles, suivies d’élections législatives, comme seule solution pour briser le statu quo qui paralyse le pays depuis des années.
Cette pression intervient alors que l’espace de manœuvre se réduit pour les forces politiques qui s’opposent à la tenue d’élections ou profitent de la situation actuelle, dans un contexte où la dynamique internationale – menée par les États-Unis – semble redéfinir les règles du jeu politique en Libye.
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Dans ce cadre, Mossad Boulos, conseiller de l’ancien président américain Donald Trump pour les affaires africaines, a déclaré qu’il était impératif de lancer le processus électoral en commençant par une élection présidentielle directe, suivie d’un scrutin parlementaire, considérant que cette séquence représente la seule issue pratique aux divergences qui ont bloqué le processus depuis plusieurs années.
Dans des déclarations relayées par les médias locaux, Boulos a affirmé que le maintien de la phase transitoire constitue un lourd fardeau pour l’avenir et la stabilité de la Libye, soulignant que la seule voie de sortie passe par l’organisation d’élections libres et transparentes, fondées sur la volonté populaire.
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Des observateurs estiment que l’appel de Boulos à commencer par la présidentielle vise à briser le cercle vicieux créé par les désaccords sur la priorité entre les élections législatives et présidentielles, un débat récurrent utilisé pour justifier les reports successifs, et qui a fini par figer la transition tout en érodant la confiance des Libyens envers la classe politique.
La pression américaine ne s’est pas limitée à une seule partie, mais s’est montrée particulièrement insistante envers le gouvernement d’unité nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah, confronté à une montée des critiques internes, que ce soit de la part du Parlement qui milite pour la formation d’un nouveau gouvernement, ou de la rue libyenne qui a récemment manifesté pour réclamer sa démission, notamment après les violents affrontements armés à Tripoli.
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Malgré cela, Dbeibah reste ferme dans son refus de toute tentative de reconfiguration de la transition, réaffirmant dans des déclarations antérieures l’urgence d’organiser des élections générales, et mettant en garde contre toute tentative de « créer de nouvelles étapes transitoires » visant à prolonger la durée de vie des institutions actuelles.
La pression américaine semble désormais réduire la capacité des acteurs qui bénéficient de la division à imposer leurs propres règles, surtout dans un contexte de préoccupations internationales croissantes face à la persistance de l’impasse politique, qui alimente les tensions sécuritaires et entrave la réunification des institutions de l’État.
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Ces évolutions surviennent dans un climat de frustration politique et populaire croissante à l’égard de la mission onusienne, accusée par certaines parties libyennes – dont le gouvernement parallèle dirigé par Osama Hammad – d’avoir échoué à gérer le processus politique et d’être incapable de tracer un chemin clair vers les élections.
Des analystes estiment que ces critiques, associées à l’ambiguïté entourant le rôle de la mission, ont poussé les États-Unis à agir de manière plus directe, à travers des déclarations publiques mais aussi par des rencontres à Washington entre responsables libyens et diplomates américains et européens, dans le but de recentrer le processus politique libyen autour des élections.
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La Libye est plongée dans une impasse politique depuis l’échec de l’organisation des élections prévues le 24 décembre 2021, faute d’accord entre les parties libyennes sur les lois électorales et les critères de candidature, ce qui a conduit à l’effondrement total du processus.
Depuis lors, le pays reste otage d’arrangements transitoires inachevés et d’institutions divisées, dans un climat de trêve sécuritaire fragile marquée par des violations graves, dont les affrontements récents à Tripoli qui ont entraîné la mort d’Abdelghani Al-Kikli (Ghneiwa), l’un des chefs militaires les plus influents de la capitale.
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Dans ce contexte, la représentante spéciale de l’ONU en Libye, Hanna Tetteh, a mis en garde contre la gravité de la situation sécuritaire dans l’ouest du pays, soulignant que la trêve actuelle est précaire et pourrait s’effondrer à tout moment si aucun accord politique n’est trouvé pour mener à des élections libres et inclusives.
Les récents développements sur la scène internationale confirment que parier sur la pérennisation du statu quo n’est plus une option réaliste, d’autant plus qu’une prise de conscience se développe dans les capitales occidentales quant au danger de laisser la Libye dans le vide, ce qui pourrait accroître le chaos et encourager davantage d’ingérences régionales.
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Les forces opposées aux élections – qui invoquent souvent des conditions juridiques ou sécuritaires non réunies – peinent désormais à justifier leur position, face à une pression étrangère grandissante et à un fossé de plus en plus profond avec une population libyenne qui exige un réel changement.
Ce qui est frappant aujourd’hui, c’est que les États-Unis, longtemps prudents et attentistes, reprennent l’initiative par des messages clairs affirmant que le statu quo n’est plus acceptable, et que les Libyens doivent s’accorder – ou faire face à un isolement international croissant.
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À la lumière de cette escalade américaine, certains estiment que la Libye pourrait bientôt entrer dans une nouvelle phase de négociations, cette fois sous pression directe de la communauté internationale, pouvant déboucher sur un accord ouvrant la voie à des élections tant attendues et mettant fin à une paralysie institutionnelle prolongée.
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