Pourquoi la Russie construit-elle une nouvelle usine de munitions au Venezuela ?

À travers la construction d’une usine de munitions au Venezuela, la Russie cherche à atteindre plusieurs objectifs stratégiques, politiques et militaires, dans un contexte international complexe.
Selon le magazine américain The National Interest, ce projet vise à garantir l’approvisionnement continu en munitions de calibre 7,62 mm dans l’hémisphère occidental, en contournant les restrictions imposées à l’exportation d’armes et de munitions russes.
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Détails du projet
L’entreprise publique russe Rosoboronexport, spécialisée dans l’exportation d’armes, a annoncé que les travaux de construction de l’usine avancent selon le calendrier prévu. Celle-ci produira des munitions de calibre 7,62 mm, largement utilisées dans les armes légères.
Selon l’agence de presse russe TASS, l’usine devrait produire jusqu’à 70 millions de cartouches par an.
La cérémonie de lancement des travaux s’est tenue en présence de hauts responsables vénézuéliens, dont le vice-ministre de la Défense et le ministre de l’Industrie et de la Production nationale.
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Un tournant dans la stratégie russe
Durant la guerre froide, Moscou exportait massivement des armes à ses alliés à travers le monde. Aujourd’hui, la Russie n’a plus la capacité de fournir gratuitement ses armements et privilégie les partenariats avec des États étrangers pour fabriquer ses armes sous licences locales.
Un exemple notable est la production de fusils Kalachnikov au Venezuela. Depuis 2006, un accord a été conclu pour la construction d’une usine chargée de produire localement une version sous licence du fusil AK-103.
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Malgré des retards causés par des sanctions et des affaires de corruption, l’usine a commencé la production l’année dernière avec une capacité de 25 000 fusils par an.
Ce projet permet au Venezuela de sécuriser un approvisionnement stable en munitions, en contournant les obstacles liés aux sanctions internationales visant les importations d’armement russe.
Types de munitions produites
L’usine comprend quatre lignes de production modernes : deux pour les munitions à noyau en acier, et deux autres pour les munitions traçantes et les cartouches d’entraînement (inertes).
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D’autres lignes de production seront bientôt ajoutées pour compléter le cycle de fabrication des munitions et des fusils Kalachnikov au Venezuela, afin de répondre aux besoins de l’armée, de la police et des autres forces de sécurité.
Selon le rapport, le Venezuela est l’un des plus grands utilisateurs d’équipements militaires russes en Amérique du Sud.
Pour Moscou, ce partenariat renforce les relations bilatérales et soutient les efforts du Venezuela dans la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue.
Le projet offre également au gouvernement vénézuélien de gauche un levier supplémentaire pour maintenir son autorité face aux pressions internes et internationales.