Politique

Les divisions politiques assombrissent les efforts de lutte contre le terrorisme en Somalie


Alors que la Somalie continue sa lutte acharnée contre le terrorisme, notamment contre les groupes extrémistes tels qu’Al-Shabaab, le processus de stabilisation politique accuse un retard préoccupant. Ces tensions menacent de compromettre les avancées sécuritaires obtenues récemment dans ce pays stratégique de la Corne de l’Afrique.

Un forum sous tension

Ce lundi, la capitale Mogadiscio accueille les travaux du Forum national consultatif, convoqué par le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud. Ce sommet, censé ouvrir un dialogue national inclusif, se tient dans un climat marqué par de profondes divisions politiques, jetant le doute sur ses résultats potentiels.

Le forum réunit des représentants de la société civile venus de tout le pays et de la diaspora. Il a pour ambition de discuter des grandes priorités nationales telles que l’unité, la sécurité, la Constitution et les élections, sous le slogan : « Le dialogue, voie du consensus ».

La voie de la paix

Soutenant l’initiative présidentielle, un groupe de chefs traditionnels somaliens a appelé l’opposition à participer activement au forum. Lors d’une conférence de presse à Mogadiscio, ces leaders communautaires ont exprimé leur appui à la démarche du président et ont encouragé toutes les parties à rejoindre la table des négociations.

Ils ont également salué les efforts des forces armées nationales et des comités de défense communautaires, affirmant que la lutte contre le terrorisme ne peut réussir sans unité nationale et appui populaire.

Accueil mitigé

Malgré le soutien d’une partie de la classe politique et des chefs coutumiers, certaines entités influentes, comme l’État du Puntland et le Forum de sauvetage de la Somalie, ont exprimé de fortes réserves.

Le ministre de la Justice du Puntland, Mohamed Abdoulwahab, a annoncé jeudi dernier le refus de sa région de participer au forum, exigeant un retour au respect de la Constitution de 2012 et la création d’une plateforme inclusive et non politisée. Le Puntland appelle également à la reconnaissance des résultats électoraux en Jubbaland et à des élections nationales consensuelles.

Quant à Jubbaland, elle garde jusqu’à présent un silence officiel, fidèle à son historique de boycott d’initiatives similaires. Cela renforce l’incertitude quant à la possibilité d’atteindre un véritable consensus national.

De son côté, le Forum de sauvetage de la Somalie a salué l’initiative présidentielle, mais a posé des conditions claires, notamment l’inclusion de tous les acteurs politiques et des dirigeants régionaux dans les consultations, avec un accent sur l’éradication des groupes terroristes.

Le président Hassan Sheikh Mohamoud a déclaré, début juin, que le but de ce forum est de construire un consensus large autour des priorités étatiques, à savoir : la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la transition démocratique, le processus électoral, la réconciliation nationale et la finalisation de la Constitution.

Des avancées sur le terrain

Sur le plan sécuritaire, le secrétaire d’État à la Défense, Omar Ali Abdi, a révélé dimanche les détails d’une opération militaire ciblée dans la région de la Basse Shabelle, contre des positions d’Al-Shabaab.

Selon ses déclarations, l’opération a permis l’arrestation de plusieurs combattants et la saisie de grandes quantités d’armes et de matériel. Il a qualifié l’opération de composante de l’offensive « Tempête Silencieuse », en cours pour libérer le sud du pays.

Cependant, en représailles, Al-Shabaab a fait exploser le pont stratégique de Barire, dans la même région, le détruisant complètement. Cette infrastructure joue un rôle clé dans le transport agricole local, et avait déjà été ciblée par les terroristes il y a trois ans.

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