Dégradation sécuritaire inquiétante au Nigeria : les civils pris en étau entre Boko Haram et Daech

les individus affiliés à Boko Haram ou à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont perpétré une attaque sanglante ayant entraîné la mort de 23 paysans et pêcheurs, le week-end dernier, dans une opération terroriste qui a suscité une vive indignation.
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Selon le quotidien Asharq Al-Awsat, citant des sources locales, des hommes armés appartenant à l’État islamique en Afrique de l’Ouest ont exécuté froidement au moins 23 agriculteurs et pêcheurs et en ont kidnappé 18 autres dans le village de Malam, situé à cinq kilomètres de Baga.
Les assaillants ont rassemblé les victimes à proximité du village avant de les exécuter. Seul un vieil homme, épargné, a pu témoigner de l’horreur auprès de la communauté locale. Un habitant a déclaré : « Les terroristes ont regroupé les gens à Malam Karanti et les ont tués. La majorité des victimes étaient des cultivateurs de haricots. »
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les tentatives de récupération des corps ont ensuite échoué. Des habitants, en coordination avec les forces de sécurité, ont tenté d’organiser une opération de sauvetage, mais les terroristes sont revenus pour empêcher la récupération des dépouilles. Un témoin a précisé : « De nombreuses familles attendent encore des nouvelles de leurs proches. »
Un bastion terroriste dans le bassin du lac Tchad
Malam Karanti se trouve dans le bassin du lac Tchad, une région connue pour être un bastion de l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Malgré les risques, les habitants y poursuivaient leurs activités agricoles et de pêche, témoignant d’une résilience admirable face à la menace constante.
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L’attaque terroriste a été qualifiée d’« acte barbare » par Amnesty International, qui a appelé le gouvernement nigérian à redoubler d’efforts pour protéger les civils contre la violence des groupes armés.
Dans un communiqué publié samedi, l’organisation a souligné que « les attaques ciblées contre les civils, les assassinats délibérés et la destruction de leurs biens constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Les auteurs doivent faire l’objet d’enquêtes rigoureuses et transparentes. »
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Amnesty a rappelé qu’elle avait documenté, depuis 2020, de nombreux massacres similaires commis par Boko Haram, souvent motivés par le refus des villageois de payer des taxes illégales, le paiement de redevances à des groupes armés rivaux ou le non-respect d’interdictions imposées sur la pêche et l’agriculture.
Intensification des attaques contre l’armée nigériane
La situation sécuritaire se détériore rapidement au Nigeria, avec une intensification des attaques terroristes. La semaine dernière, des combattants de Boko Haram et de l’État islamique ont attaqué quatre bases militaires dans l’État de Borno, entre lundi et mardi, tuant plusieurs soldats et s’emparant d’équipements militaires.