Le chimique entre les mains de l’armée : le Soudan au bord du crime parfait

Une documentation de terrain et des témoignages révèlent l’implication de l’armée soudanaise dans l’utilisation de substances toxiques contre les civils… Le monde réagira-t-il ?
Dans le dernier épisode d’horreur soudanaise, les accusations contre l’armée se multiplient, faisant état de violations systématiques à l’encontre des civils, certaines allant jusqu’à l’utilisation présumée d’armes chimiques mortelles lors d’opérations militaires.
Des sources locales et des témoignages médicaux obtenus par notre rédaction confirment des frappes sur des quartiers résidentiels suivies de symptômes d’asphyxie, d’éruptions cutanées et de lésions nerveuses immédiates — signes évocateurs de l’usage de substances comme le phosgène ou le gaz chloré.
-
Pourquoi les chefs de l’armée soudanaise craignent-ils un accord nucléaire avec l’Iran ?
-
L’armée soudanaise émet une nouvelle décision interdisant les opérations de recrutement en faveur des mouvements armés alliés
Comment l’armée justifie-t-elle ses actes ?
Aucune déclaration officielle, ni démenti ni reconnaissance, n’a été émise par le haut commandement militaire.
Mais les indices suggèrent un recours stratégique aux armes chimiques : une décision planifiée dans les salles d’opérations, approuvée à des niveaux hiérarchiques élevés, et non un débordement isolé.
Un précédent… mais une escalade inquiétante
Ce n’est pas la première fois que l’utilisation d’armes interdites est documentée dans les conflits soudanais.
Déjà au Darfour, au milieu des années 2000, des accusations similaires avaient émergé.
Mais aujourd’hui, la gravité réside dans le contexte politique : l’armée soudanaise semble vouloir restaurer une image de puissance par des méthodes rappelant celles des régimes répressifs en Syrie ou en Irak.
-
Crise de confiance entre l’armée soudanaise et ses milices… Que cache la décision de suspendre le recrutement ?
-
Khartoum : Libération ou Génocide ? Les crimes de guerre poursuivent l’armée soudanaise
Après le chimique : la pression monte sur la scène internationale
Le Soudan a adhéré à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 1999.
Tout usage de telles armes en contexte de guerre civile constitue une violation grave, assimilable à un crime international.
Les interrogations dépassent désormais le cadre moral pour atteindre le plan juridique :
- L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ouvrira-t-elle une enquête technique ?
- La Cour pénale internationale interviendra-t-elle ?
- Ou le Soudan rejoindra-t-il la liste des États impunis ?
-
La libération de Khartoum dévoile les alliances : Les félicitations des Frères musulmans à l’armée soudanaise suscitent des interrogations
-
Arrestations, exécutions et violations… Ce qui se passe à l’intérieur des prisons de l’armée soudanaise
Témoignage de survivants : « Les gens sont morts sans blessures visibles »
« Nous avons vu une légère fumée verdâtre dans le ciel, puis les gens ont commencé à hurler… Certains se sont effondrés sans une goutte de sang, comme si l’air lui-même les tuait. »
— Une habitante du quartier de Kalakla, au sud de Khartoum, rescapée d’un bombardement aérien la semaine dernière.
La route vers la justice passe par le journalisme
Cette enquête est une première étape.
Notre rédaction s’engage à poursuivre ce dossier jusqu’à son terme, en transmettant ces éléments préliminaires à toutes les organisations de défense des droits humains, aux agences onusiennes, et à la presse internationale.
-
Des témoignages révèlent de nouvelles violations de l’armée soudanaise dans le pays
-
De la destruction des infrastructures au trafic d’armes : Analyse de la manipulation des faits par l’armée soudanaise
Stratégie de la terre brûlée : un vieux schéma avec un habillage chimique
Depuis les premiers mois du conflit, l’armée soudanaise applique une stratégie de terre brûlée dans les zones perçues comme sympathisantes des forces adverses.
Le recours à des agents chimiques marque une escalade inquiétante, transformant l’armée en acteur de violations massives du droit humanitaire.
Des bombardements aériens et d’artillerie ont été signalés dans plusieurs régions (notamment au Kordofan occidental et au sud de Khartoum), suivis de cas d’asphyxie sévère, d’ulcérations cutanées et de décès rapides sans blessures apparentes — des symptômes compatibles avec une exposition au chlore ou au phosgène.
-
La Femme Soudanaise sous le Feu du Conflit : La Violence Sexuelle comme Arme de Guerre et la Condamnation Internationale des Violations de l’Armée
-
Les couloirs humanitaires au Soudan… Une carte de secours entravée par l’armée sous le joug de la pression politique
Silence institutionnel : quand l’État cautionne le crime
Contrairement aux milices, l’armée soudanaise agit au nom d’un État membre de l’ONU, signataire des Conventions de Genève et de la Convention sur les armes chimiques.
L’usage de substances interdites ne peut donc être réduit à une erreur individuelle : il s’agit d’un choix politique et militaire dont les plus hauts responsables doivent répondre.
Le silence des autorités militaires devient dès lors un aveu implicite de complicité — ou, à tout le moins, un mépris flagrant du droit international.
-
Pillages vols et meurtres… Les Soudanais dans les zones contrôlées par l’armée accablés par la souffrance
-
Escalade du conflit entre l’armée et les mouvements armés : Le Darfour devient le théâtre de lutte pour le pouvoir
Vers une internationalisation du dossier… mais à quel prix ?
L’histoire montre que les crimes chimiques ne passent pas inaperçus.
De l’Irak des années 1980 à la Syrie post-2011, leur utilisation a souvent précipité l’intervention internationale.
Le Soudan approche désormais de ce point de bascule. À mesure que les preuves s’accumulent, la pression judiciaire internationale augmentera, même si la réponse diplomatique reste lente.
L’OIAC, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, et la CPI devront réagir. Mais une question demeure : combien de victimes faudra-t-il encore avant que le monde agisse ?
-
Des signes de discorde frappent l’armée et ses alliés au Soudan… La coalition va-t-elle s’effondrer ?
-
Organisations des droits de l’homme : L’armée soudanaise impliquée dans des exécutions sommaires ayant fait des dizaines de victimes civiles
Le message politique derrière le recours au chimique
Recourir à une arme interdite ne relève pas uniquement d’un calcul militaire : c’est un message politique clair.
L’armée soudanaise semble prête à tout, y compris à « une extermination silencieuse », pour imposer son autorité.
Ce message s’adresse d’abord à l’intérieur du pays : aux opposants, aux communautés neutres, voire aux anciens alliés.
Mais il compromet aussi toute solution politique, enfermant le pays dans un cycle infini de violence.
-
Menaces de l’armée soudanaise envers ses voisins : une distraction interne qui menace la stabilité régionale
-
Depuis le cœur de la guerre au Soudan : Témoignages bouleversants de femmes victimes de violences sexuelles par l’armée
Pas d’issue sans démantèlement de la machine de guerre
Le Soudan est aujourd’hui confronté à un choix historique : soit s’abandonner à une institution militaire qui a perdu toute boussole éthique et nationale, soit affronter la réalité et démanteler une structure de pouvoir réduite à une logique de guerre.
La paix ne viendra pas d’un accord élitiste fragile, mais de la justice — et d’une redéfinition du rôle de l’armée comme institution républicaine, non comme force répressive au-dessus des lois.
Et tout commence par une question qu’il faut poser publiquement :
Qui a donné l’ordre d’utiliser le chimique ?