Montée des appels à dissoudre les Frères musulmans après le démantèlement d’une cellule en Jordanie : Détails

La Jordanie connaît depuis deux jours une situation sans précédent marquée par une escalade d’accusations et de polarisations au sein de diverses composantes de la société.Cela fait suite à l’annonce officielle du démantèlement d’une cellule composée de 16 membres, accusée de fabriquer des missiles et de préparer des actes visant à porter atteinte à la sécurité nationale, semer le chaos et provoquer des sabotages matériels. Certains membres de la cellule seraient liés aux Frères musulmans et au mouvement Hamas. À la suite de cette révélation, des voix parlementaires ont exigé la dissolution du Front d’action islamique.
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D’anciens responsables ont également lancé des appels à poursuivre tout parti ou organisation affilié au mouvement. Samih Al-Maaytah, ancien ministre jordanien de l’Information, a déclaré sur la plateforme X que « tout parti ou organisation ayant des liens avérés avec une organisation terroriste devrait être dissous et classé comme entité terroriste interdite », selon les propos rapportés par le site Middle East Online.
La loi jordanienne sur les partis politiques de 2022 stipule que la dissolution d’un parti peut être prononcée par décision judiciaire en cas de condamnation, notamment s’il est prouvé qu’il a directement ou indirectement soutenu des groupes extrémistes ou terroristes, ou en a fait la promotion.
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Des dizaines de communiqués ont été publiés par des partis, des personnalités populaires et des tribus dénonçant ces plans. Le président de la Chambre des députés, Ahmad Al-Safadi, a déclaré que porter atteinte à la sécurité de la patrie constitue « un crime et une trahison qui méritent les sanctions les plus sévères ». Il a ajouté que recourir à une idéologie milicienne dans un État fort est « un crime impardonnable ».
Plusieurs blocs parlementaires et partis politiques ont également appelé à punir les personnes impliquées dans ce « complot terroriste ». La Commission des affaires étrangères du Parlement a également exigé que les organisations auxquelles appartiennent les membres de la cellule soient tenues pour responsables, en faisant clairement référence aux Frères musulmans.
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Des experts estiment que ces événements renforcent la nécessité d’activer juridiquement le dossier au mouvement des Frères musulmans, déjà déclarée dissoute par un arrêt définitif de la Cour de cassation jordanienne en 2020.
En 2015, le gouvernement jordanien avait accordé une nouvelle licence à un groupe d’anciens membres du mouvement, dans le cadre d’une séparation juridique avec l’organisation mère basée en Égypte. Cette nouvelle entité avait été enregistrée comme une association indépendante, tandis que le mouvement historique n’avait pas régularisé sa situation légale.
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Par ailleurs, le porte-parole officiel du gouvernement jordanien, Mohammad Al-Momani, a précisé que la cellule démantelée était liée à quatre affaires distinctes : la fabrication de missiles à courte portée (3 à 5 km), la détention de matières explosives et d’armes automatiques, la dissimulation d’un missile prêt à l’emploi, ainsi qu’un projet de fabrication de drones. Il a également mentionné que les membres avaient été recrutés et formés à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
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Lors d’un point de presse télévisé, Al-Momani a précisé que les accusés avaient des affiliations politiques et appartenaient à un groupe dissous et non reconnu légalement. Il a ajouté que le public jordanien allait entendre les aveux des suspects via une vidéo qui sera rendue publique.
La Cour de sûreté de l’État a retenu plusieurs chefs d’accusation à leur encontre, notamment l’implication dans la fabrication d’armes dans un but illégal, des actes de trahison, atteinte à l’ordre public, et la fabrication de missiles à des fins non autorisées.