Al-Gharyani mène un discours de haine contre les migrants… et Dbeibah prévoit un retour à la guerre

Le quotidien Al-Arab de Londres rapporte que les menaces du Premier ministre du gouvernement d’unité, Abdel Hamid Dbeibah, concernant un retour à la guerre pour lutter contre l’immigration, constituent une réponse aux appels lancés par l’imam destitué, le « père spirituel des Frères musulmans », Sadiq Al-Ghariani.
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Le journal précise que les menaces de Dbeibah de reprendre la guerre pour contrôler les frontières sud du pays afin de lutter contre l’immigration cachent des intentions visant à organiser les milices de la région occidentale, dont celles affiliées aux Frères musulmans, pour attaquer les frontières sud avec l’Algérie, le Niger et le Tchad, qui sont actuellement sous contrôle de l’armée.
La presse ajoute : « C’est ce que prône le chef de la Dar al-Ifta de Tripoli, Sadiq Al-Ghariani, ainsi que plusieurs chefs de guerre, et c’est ce contre quoi plusieurs parties internationales et forces internes mettent en garde. »
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Le journal souligne que ces mises en garde affirment qu’il est impossible de prédire la durée de la guerre si celle-ci éclatait réellement, en raison du climat de tension actuel dans le pays.
Il est aussi indiqué que Dbeibah tente de sauver les apparences après les accusations qui ont visé son gouvernement, l’accusant de collusion avec des parties étrangères pour transformer la Libye en terre d’accueil pour les migrants illégaux.
Ce dossier a provoqué un vif débat dans les rues libyennes depuis le dimanche précédent, et des avertissements ont été émis quant aux conséquences de cette situation à court et à long terme.
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Les déclarations provocatrices de Sadiq Al-Ghariani, l’imam démis de ses fonctions, concernant les migrants africains, ont choqué les milieux de défense des droits humains, surtout qu’elles interviennent dans le cadre d’une campagne qui a pris de l’ampleur ces derniers jours, menée par des militants et des parlementaires.
Al-Gharyani a cherché à attiser la colère dans son programme « L’Islam et la vie » diffusé sur la chaîne Al-Tanasuh, lorsqu’il a affirmé que l’Occident souhaite s’installer des migrants africains en Libye, alors qu’ils devraient être emprisonnés et renvoyés dans leurs pays.
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L’incitation d’Al-Gharyani contre les migrants est un exemple flagrant du contraste entre son rôle de prédicateur religieux et ses positions intolérantes, alors qu’un homme de foi devrait incarner les valeurs de tolérance et de miséricorde.
Vendredi dernier, les grandes villes libyennes ont connu ce qui a été qualifié de « jour de colère » contre l’installation des migrants illégaux. Certains militants ont même surnommé ce jour « Vendredi de l’expulsion des Africains de Libye ». Les menaces envers les migrants se sont multipliées, avec des appels à leur expulsion de leurs lieux de résidence, notamment dans les villes de l’ouest du pays. Avant ces manifestations, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye a exprimé sa grande inquiétude face à ce qu’elle a qualifié de campagne de désinformation qui attise les tensions en Libye et incite à un discours de haine à l’encontre des réfugiés et des migrants.