Politique

La Syrie accuse le Hezbollah de mener des attaques et de parrainer la contrebande transfrontalière


Dans le premier affrontement public depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, les nouvelles autorités syriennes ont violemment critiqué le Hezbollah libanais en raison de troubles à la frontière.

Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, les autorités syriennes ont accusé le Hezbollah de mener des attaques contre les forces de sécurité syriennes et de soutenir des réseaux de contrebande transfrontalière.

L’agence cite le commandant de la région occidentale au sein de l’Administration de la sécurité des frontières, Moayad Al-Salama, qui a déclaré : « La semaine dernière, nous avons affronté des gangs armés de contrebandiers dans les villages de Hawik, Jermash, Wadi Al-Hourani et Akoum, en Syrie, lors d’une opération de ratissage visant à sécuriser la frontière occidentale contre les activités de contrebande. »

Le Hezbollah avait été un allié de Bachar al-Assad jusqu’à ce qu’une offensive menée par des factions rebelles armées, sous la direction de Hayat Tahrir al-Cham, renverse l’ancien président syrien.

La semaine dernière, les nouvelles autorités syriennes ont lancé des opérations de lutte contre la contrebande à la frontière syro-libanaise, où le Hezbollah exerce une influence considérable.

Moayad Al-Salama a affirmé, selon SANA : « Nous suivons de près la plupart des réseaux de contrebande opérant à la frontière libanaise, affiliés aux milices du Hezbollah, qui posent une menace par leur présence dans cette zone en soutenant le trafic de drogue et d’armes. »

L’agence cite également un responsable syrien déclarant : « Nous avons élaboré un plan global pour sécuriser totalement la frontière, en tenant compte des défis existants et en veillant à la protection de nos citoyens contre toutes les menaces. »

De son côté, Nadim Madkhana, directeur de la Sécurité des frontières à Homs, a indiqué à l’AFP que « les opérations militaires touchent à leur fin », précisant que « cette campagne vise à reprendre le contrôle des zones frontalières stratégiques qui ont longtemps été le théâtre d’affrontements avec des groupes armés. »

Il a souligné que « l’Administration de la sécurité des frontières reste en état d’alerte dans la région par crainte d’un retour des groupes armés ayant trouvé refuge au Liban. »

Une bonne coordination

Nadim Madkhana a affirmé : « Il existe une bonne coordination entre l’armée syrienne, la Sécurité des frontières et l’armée libanaise afin d’éviter toute escalade et de prévenir les incidents à la frontière commune. »

Samedi, l’armée libanaise a annoncé qu’elle répondait à des tirs en provenance du territoire syrien visant des zones libanaises.

Cependant, elle n’a pas précisé l’origine exacte des tirs en direction du Liban.

Lundi, Moayad Al-Salama a déclaré : « Nous confirmons que nous n’avons pas ciblé le territoire libanais, malgré les bombardements de nos unités par les milices du Hezbollah. Nos opérations se sont limitées aux villages syriens frontaliers et ont visé les réseaux armés de contrebande ainsi que leurs alliés parmi les factions et milices. »

Il a ajouté : « L’ancien régime avait également transformé la frontière syro-libanaise en un corridor pour le trafic de drogue en coopération avec les milices du Hezbollah, renforçant ainsi la présence des réseaux de contrebande armés dans la région frontalière. »

Le commandant de la région occidentale de la Sécurité des frontières a poursuivi : « Nous avons saisi de nombreuses cargaisons d’armes et de drogues dans les zones frontalières avec le Liban, prêtes à être acheminées. »

Il a précisé : « Lors de notre opération de ratissage, nous avons découvert un grand nombre de fermes, d’entrepôts et d’usines de production et de conditionnement de cannabis et de comprimés de captagon, ainsi que des imprimeries dédiées à la falsification de billets de banque. Cette région constituait un centre économique clé pour ces réseaux criminels. »

Le Liban et la Syrie partagent une frontière de 330 kilomètres, dont de larges portions restent non délimitées, notamment au nord-est du pays, facilitant ainsi les infiltrations de contrebandiers, chasseurs et réfugiés.

En décembre dernier, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a reconnu que le parti ne pouvait plus recevoir de fournitures militaires via la Syrie après la chute d’al-Assad.

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