La trêve à Gaza, au quatrième jour : doutes, incertitudes et lacunes inquiétantes
Après des mois de négociations ardues, la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza a finalement pris fin grâce à un accord de cessez-le-feu. Cependant, plusieurs facteurs suscitent de grandes inquiétudes.
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Selon l’AFP, les clauses ambiguës de l’accord et la profonde méfiance entre Israël et le Hamas amènent certains observateurs à craindre un effondrement de la trêve à tout moment.
Le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans les pourparlers avec les États-Unis et l’Égypte, espère que cette trêve, dont la première phase s’étend sur six semaines avec un échange d’otages israéliens détenus à Gaza et de prisonniers palestiniens en Israël, deviendra permanente.
Cependant, ce résultat reste incertain. La mise en œuvre du cessez-le-feu ainsi que le premier échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens ont eux-mêmes été retardés lorsqu’il est entré en vigueur dimanche.
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Pendant ce délai de trois heures avant le début de la trêve, la défense civile de Gaza a rapporté que des frappes israéliennes avaient causé la mort de huit personnes et fait 25 blessés.
Le président américain, Donald Trump, entré en fonction lundi, a déclaré qu’il n’était « pas sûr » que le cessez-le-feu dure. Une évaluation partagée par de nombreux analystes.
Anna Jacobs, de l’Institut des États du Golfe à Washington, a confié à l’AFP : « Malheureusement, il existe un risque élevé que la trêve échoue et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu poursuive sa campagne militaire à Gaza. »
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Même le Qatar, fervent partisan de l’accord, a reconnu sa fragilité. Mardi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majed Al-Ansari, a mis en garde : « Toute violation par l’une des deux parties ou décision politique… pourrait clairement entraîner l’effondrement de l’accord. »
Des interprétations divergentes
Al-Ansari a expliqué à Al-Jazeera que le cessez-le-feu est surveillé par les médiateurs via une « salle d’opérations » au Caire.
Ces derniers supervisent l’entrée des aides à Gaza, l’échange d’otages et de prisonniers, le retrait des forces israéliennes des zones densément peuplées de Gaza, ainsi que le retour des déplacés chez eux.
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Mais, selon Joost Hiltermann, de l’International Crisis Group, « l’absence d’un texte officiel accessible au public sur les clauses de l’accord laisse la porte ouverte à des interprétations divergentes. »
Il ajoute : « Le succès dépendra également des médiateurs qui agiront comme garants. »
« Ce point s’applique particulièrement aux États-Unis, étant donné leur poids. Mais nous savons tous que Trump est imprévisible et qu’il a une capacité d’attention très limitée. »
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Le cessez-le-feu prévoit une première phase de six semaines d’arrêt des combats, au cours de laquelle 33 otages israéliens seront libérés en échange de 1 900 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
L’avenir de la seconde phase, qui pourrait aboutir à une fin définitive de la guerre, reste flou et fera l’objet de négociations pendant cette première phase.
Sanae Vakil, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein du Chatham House, a écrit dans une tribune : « Il est important de souligner que cet accord est une trêve fragile et non une fin au conflit. »
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Elle a ajouté que cela « nécessitera une surveillance constante et une responsabilisation des parties négociatrices. Un retour quasi immédiat à la table des négociations sera nécessaire pour préserver les prochaines étapes. »
Un fossé de méfiance « énorme »
L’attaque du Hamas le 7 octobre a causé la mort de 1 210 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Dans la bande de Gaza, au moins 47 100 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du Hamas.
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Des désaccords majeurs subsistent entre les parties, notamment l’exigence d’Israël de désarmer le Hamas, une condition que le mouvement palestinien refuse catégoriquement. De son côté, le Hamas exige la levée du blocus israélien imposé depuis 17 ans à Gaza, une demande également rejetée.
Michael Horowitz, chef du renseignement chez Le Beck International, a déclaré à l’AFP : « Le fossé de méfiance entre les deux parties est énorme. »
Selon lui, « le manque de transparence autour de l’accord profite à Netanyahu en lui permettant d’affirmer que ce cessez-le-feu n’est pas permanent et qu’Israël pourra reprendre la guerre. »
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Jacobs a conclu : « Netanyahu n’a atteint aucun de ses objectifs stratégiques dans cette guerre, en particulier l’élimination du Hamas. Il est donc difficile d’imaginer qu’il ne trouvera pas un prétexte pour saboter la trêve et poursuivre la guerre. »
La pression interne pèse lourd sur Netanyahu, qui s’appuie sur une faible majorité parlementaire avec des partenaires d’extrême droite opposés à la trêve.
Dans ce contexte, il n’est pas certain que le Hamas ait suffisamment confiance pour libérer tous les otages israéliens sans craindre de représailles supplémentaires.
Hassan Haridy, ancien assistant du ministre égyptien des Affaires étrangères, a déclaré : « La question principale après la libération des otages est : Netanyahu respectera-t-il la trêve ? »
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