Politique

Qui est Marwan Barghouti, symbole de la lutte palestinienne et icône des prisonniers ?


Dans les profondeurs des prisons israéliennes, le nom de Marwan Barghouti brille comme l’un des symboles les plus marquants de la lutte palestinienne et une véritable icône des prisonniers. Pendant des décennies, son nom est resté associé au combat national, non seulement à travers ses longues années de détention, mais aussi grâce à son parcours politique jalonné de moments qui incarnent son engagement envers la cause de son pays.

Les discussions récentes sur des échanges de prisonniers entre Israël et le Hamas, en particulier après l’escalade récente à Gaza, ont ramené Marwan Barghouti au centre de la scène politique. Alors que le Hamas réclame explicitement sa libération, des questions se posent sur son rôle futur et sur l’impact potentiel de sa libération sur l’ensemble de la scène palestinienne.

L’ascension de Barghouti : d’un jeune résistant à une icône nationale

Né en 1958 dans le village de Kober, dans le gouvernorat de Ramallah, Marwan Barghouti a commencé son combat dès son jeune âge en rejoignant le mouvement Fatah à l’âge de 15 ans. Il a été arrêté pour la première fois à 18 ans, une expérience qui a marqué un tournant dans sa vie. Derrière les barreaux, il a appris l’hébreu et obtenu son diplôme de fin d’études secondaires.

Après sa libération, il a poursuivi ses études à l’Université de Beir Zeit, où il a étudié l’histoire et les sciences politiques. Il est devenu plus tard président du conseil étudiant et a fondé l’organisation « Shabiba Fatah », qui a joué un rôle central dans la première Intifada palestinienne en 1987.

Exil en Jordanie et partenariat dans la lutte

Exilé en Jordanie pour ses activités contre Israël, Barghouti a travaillé en étroite collaboration avec le défunt dirigeant palestinien Khalil al-Wazir, alias « Abou Jihad », témoin de moments cruciaux de la lutte palestinienne.

Cette période s’est poursuivie jusqu’à son retour en Palestine en 1994 dans le cadre des accords d’Oslo, marquant le début d’une nouvelle phase dans sa carrière politique.

Arrestation et procès

Israël a accusé Barghouti de diriger la deuxième Intifada et l’a arrêté en 2002 alors qu’il occupait le poste de secrétaire général du Fatah en Cisjordanie. Jugé pour plusieurs chefs d’accusation, il a été condamné à cinq peines de réclusion à perpétuité. Pendant près de deux décennies en détention, il est devenu un symbole de résistance et de défi.

Barghouti dans la dynamique palestinienne et israélienne

Le nom de Marwan Barghouti est souvent évoqué lors des discussions sur les échanges de prisonniers. Pour le Hamas, sa libération représente un gain politique et populaire, car il est une figure unificatrice jouissant d’une grande popularité dans la rue palestinienne.

Les sondages d’opinion montrent qu’il est le candidat favori pour succéder au président Mahmoud Abbas, ce qui fait de lui un atout clé dans les négociations.

Bien qu’il soit un membre éminent du Fatah, les positions politiques de Barghouti s’alignent parfois sur celles du Hamas, notamment en ce qui concerne le processus de paix avec Israël.

Un potentiel leader ou une icône éternelle ?

De nombreux observateurs estiment que la libération de Barghouti pourrait restructurer l’autorité palestinienne, en particulier dans le contexte des divisions actuelles entre les factions. En tant que personnalité jouissant d’une large acceptation populaire, il pourrait être en mesure de reconstruire l’unité nationale palestinienne.

L’héritage personnel et intellectuel

En plus de sa lutte politique, Marwan Barghouti est un écrivain prolifique. Il a rédigé plusieurs livres durant ses années d’incarcération, dont « Mille jours dans une cellule d’isolement », où il relate son expérience de vie derrière les barreaux et sa lutte.

 

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