Poursuite des Frères musulmans : Kaïs Saïed accélère le traitement des dossiers
En réponse à la lenteur des procédures judiciaires, le président tunisien Kaïs Saïed a exhorté, ce jeudi, la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, à accélérer le traitement des affaires liées aux crimes des Frères musulmans.
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Cette demande a été formulée lors d’une rencontre au Palais de Carthage entre Kaïs Saïed et la ministre de la Justice, selon un communiqué de la présidence tunisienne.
Au cours de cette réunion, le président tunisien a évoqué les dossiers en attente devant les tribunaux, déclarant : « Les procédures ne sont pas une fin en soi, mais un moyen permettant à chacun de faire valoir ses droits conformément à une loi équitable pour tous. »
Il a poursuivi en affirmant que « le peuple tunisien aspire à la justice, souhaite connaître la vérité dans son intégralité et exige une reddition de comptes équitable ».
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Kaïs Saïed a également souligné que « les reports successifs concernant certaines affaires en instance depuis plus d’une décennie, notamment les dossiers d’assassinats politiques, constituent une forme de déni de justice. La balance de la justice est la plus importante de ce monde et devant Celui qui a élevé les cieux et établi cette balance ».
Les autorités tunisiennes ont rouvert l’enquête sur les assassinats politiques après l’indépendance de la justice et la destitution des Frères musulmans du pouvoir, le 25 juillet 2021.
Cependant, plus de trois ans après, aucune décision définitive n’a encore été rendue sur cette affaire.
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Les dossiers des assassinats politiques
Le 6 février 2013, l’homme politique tunisien Chokri Belaïd a été assassiné par balles devant son domicile dans la banlieue de Tunis, marquant ainsi le premier assassinat politique en Tunisie depuis 1956.
Ce drame a choqué l’opinion publique tunisienne et dévoilé le visage sombre des Frères musulmans, qui s’étaient emparés du pays après la chute du régime de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali en 2011.
Cet assassinat s’est produit sous le gouvernement de Hamadi Jebali, alors Premier ministre affilié aux Frères musulmans, et sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur Ali Larayedh (actuellement emprisonné) et du ministre de la Justice Noureddine Bhiri.
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Le 25 juillet 2013, Mohamed Brahmi a été assassiné par 14 balles devant son domicile en banlieue de Tunis. Six balles ont atteint la partie supérieure de son corps, tandis que huit autres ont frappé sa jambe gauche, sous les yeux de sa femme et de ses cinq enfants.
Les tireurs, circulant à moto, ont utilisé un pistolet de calibre 9 mm. L’enquête a révélé qu’il s’agissait de deux terroristes appartenant à un groupe interdit appelé « Ansar al-Charia », à savoir Boubaker Al-Hakim et Lotfi Al-Zein.
Par ailleurs, le mouvement Ennahdha, affilié aux Frères musulmans, est accusé d’avoir orchestré l’élimination des opposants politiques.