Politique

La force de la position du Maroc pousse l’Algérie à éviter de soulever la question du Sahara au Conseil de sécurité


L’Algérie reconnaît que le Maroc est en position de force, notamment après la récente résolution du Conseil de sécurité qui l’a désignée comme une partie principale au conflit artificiel autour du Sahara marocain.

L’Algérie s’est abstenue d’inscrire la question du Sahara marocain à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations Unies lors de sa présidence mensuelle. Cette décision semble indiquer que la diplomatie algérienne admet qu’aborder ce dossier à ce moment précis ne lui serait pas favorable, surtout face au soutien des membres influents du Conseil à la souveraineté marocaine sur le Sahara et à la proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine comme unique solution au conflit. Ce soutien est notamment porté par les États-Unis et la France, dont le président Emmanuel Macron s’est engagé, lors de sa visite historique à Rabat, à défendre la cause marocaine dans les instances internationales.

Des observateurs estiment que la présidence algérienne au Conseil de sécurité est purement formelle, car l’Algérie est un membre non permanent, dépourvu de réel pouvoir pour influencer les décisions de cette institution.

Le Conseil de sécurité est composé de 15 membres, dont cinq permanents disposant d’un droit de veto : la France, les États-Unis, la Russie, la Chine et le Royaume-Uni. Les dix membres restants sont élus pour deux ans sur une base régionale, et la présidence du Conseil tourne mensuellement entre les membres.

L’Algérie exerce sa présidence du Conseil ce mois-ci, selon l’ordre alphabétique des États membres, dans un contexte où le Maroc a consolidé sa position après des victoires diplomatiques significatives. Cela inclut la résolution du Conseil de novembre dernier, affirmant que toute solution au conflit doit être réaliste, durable et consensuelle. La proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine est ainsi perçue comme la plus crédible, en adéquation avec les orientations des Nations Unies.

L’évitement de la question saharienne par la diplomatie algérienne semble refléter une volonté d’éviter un nouveau revers, après celui de la résolution du Conseil de sécurité qui a désigné l’Algérie comme une partie principale au conflit, l’invitant à participer aux discussions de la table ronde pour résoudre la crise.

Pendant des années, l’Algérie a refusé de s’engager dans les négociations onusiennes, préférant soutenir le Front Polisario séparatiste et promouvoir l’idée, désormais dépassée, d’un « droit à l’autodétermination ». Cependant, cette approche s’est érodée face à la multiplication des reconnaissances internationales de la souveraineté marocaine sur le Sahara et à l’élargissement des soutiens à l’initiative marocaine.

Le Maroc est plus proche que jamais de résoudre cette question, notamment avec le soutien de la France, membre permanent du Conseil, et l’élan attendu des États-Unis sous Donald Trump, dont l’administration avait reconnu, en 2020, la souveraineté marocaine sur le Sahara, marquant un triomphe diplomatique historique pour le Royaume.

Le représentant algérien auprès de l’ONU, Amar Benjamaâ, a justifié l’absence de cette question à l’ordre du jour par le renouvellement, il y a trois mois, du mandat de la MINURSO, réaffirmant l’engagement de l’Algérie envers sa position traditionnelle.

 l’analyste politique Lahcen Akrittit, qui a attribué cette décision à l’isolement diplomatique de l’Algérie après le vote de la résolution 2756. Cette dernière a consolidé les acquis marocains, notamment la reconnaissance internationale croissante de la marocanité du Sahara, la récente ouverture d’un consulat du Tchad à Laâyoune et la position renforcée de la France.

Akrittit a ajouté que « l’Algérie comprend qu’un nouvel examen de cette question au Conseil de sécurité pourrait reproduire le scénario du vote, renforçant davantage la position du Maroc ».

 

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