Nouvelle alerte sécuritaire en France : Les Frères musulmans, « le plus grand danger intérieur »
Une nouvelle alerte sécuritaire en France met en lumière l’influence croissante des Frères musulmans, une branche qui, selon les autorités, constitue – avec le trafic de drogue – « le plus grand danger intérieur » menaçant le pays dans un contexte à la fois national et international sous tension.
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Un signal d’alarme se fait de nouveau entendre sur les rives de la Seine, là où la France s’efforce depuis un certain temps de contrer une organisation qui infiltre la société pour atteindre son objectif ultime : « établir un califat en France et en Europe en imposant la charia ».
C’est ce qu’a confirmé Bertrand Chamoulaud, directeur des renseignements intérieurs français, dans une interview accordée au quotidien Le Monde, où il a mis en garde contre l’expansion de l’influence des Frères musulmans et le développement du trafic de drogue.
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Cet organisme, héritier de l’ex-direction générale des renseignements, compte 3 000 agents chargés de collecter, centraliser et analyser les informations à travers tout le territoire français, à l’exception de la préfecture de police de Paris. Il a également pour mission de lutter contre l’extrémisme violent.
« Le plus grand danger »
Dans l’entretien, Chamoulaud a souligné que « les Frères musulmans se distinguent du courant salafiste, qui adopte une approche stricte dans l’imposition de ses règles », précisant qu’ils « suivent un projet plus structuré ».
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Il a ajouté : « La dangerosité de ce courant réside dans ses méthodes furtives visant à infiltrer des secteurs de la société, tels que le sport, la santé et l’éducation ».
Il a également mis en garde contre le recours des Frères musulmans à un « discours victimaire », notamment lorsque des mosquées leur appartenant sont fermées ou que des imams sont expulsés, ce qui alimente un sentiment d’oppression généralisé, y compris parmi certains musulmans modérés.
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Loi sur le séparatisme
Il y a quelques mois, l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé un plan gouvernemental visant à contrer la menace posée par les Frères musulmans en France.
À l’époque, le ministre avait averti que certaines personnes et institutions publiques pourraient coopérer inconsciemment avec les Frères musulmans.
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Selon lui, l’organisation cible tous les aspects de la société à travers des réseaux complexes, comprenant l’orientation des électeurs, le soutien à des activités économiques communautaires, et l’utilisation d’un discours anti-France.
Pour contrer cette menace, la France s’appuie principalement sur la loi sur le séparatisme, introduite par le président Emmanuel Macron, qui permet de surveiller les financements étrangers et de renforcer le contrôle des activités pouvant affecter l’unité nationale.
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Mesures récentes
La mise en œuvre de cette loi a marqué le début de la confrontation entre Paris et les Frères musulmans. Récemment, début décembre, les autorités françaises ont pris des mesures sécuritaires et financières contre l’« Institut européen des sciences humaines », affilié à l’organisation.
Les autorités soupçonnent l’institut de ne pas respecter l’obligation de déclaration des financements étrangers et des sources de soutien, tout en promouvant le radicalisme.
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L’institut, dont la branche parisienne porte le nom de « Paris Saint-Ouen », est décrit par un ancien responsable du renseignement comme « une organisation clairement liée aux Frères musulmans ».
Les autorités estiment que l’institut forme un grand nombre d’imams et de prédicateurs selon une idéologie radicale susceptible d’atteindre un niveau terroriste.
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Ce n’est pas la première fois que la France restreint les activités d’une institution affiliée aux Frères musulmans. Chaque année, plusieurs associations et instituts religieux liés à l’organisation sont interdits après des soupçons de radicalisme et de financements étrangers.
Paris fait encore face à de nombreux défis dans sa confrontation avec un mouvement qui s’est infiltré dans la société de manière presque imperceptible, consolidant les racines d’un projet extrémiste visant à imposer une idéologie avant de passer à des étapes ultérieures.