Grand Maghreb

La Libye en 2024 : La stabilité engloutit les illusions des Frères Musulmans


L’année 2024, qui touche à sa fin, a connu de nombreux événements clés en Libye, des changements majeurs qui ont fait de cette année l’année par excellence de la stabilité, du développement et de la reconstruction pour le peuple libyen, d’une part, et l’année des douleurs, des divisions et de la fin des illusions pour les Frères Musulmans et les milices de Libye, d’autre part.

Au début de cette année, une vaste campagne de reconstruction a débuté, incluant le développement et la construction d’infrastructures ainsi que leur maintenance dans l’Est et le Sud. En conséquence, des entreprises locales et étrangères ont afflué dans les villes de l’Est et du Sud pour investir dans toutes les infrastructures et secteurs.

Le climat de stabilité et de sécurité dont jouissent les régions de l’Est et du Sud libyen a également créé un environnement favorable à l’investissement international et à la reconstruction, dont les horizons se sont élargis, attirant l’attention de nombreuses grandes économies mondiales.

Porter la torche vers l’Ouest

Les grands succès réalisés par le Fonds de développement et de reconstruction de la Libye ont encouragé l’extension de projets vers d’autres régions, y compris la région occidentale, malgré les défis sécuritaires présents.

Le directeur général du Fonds de développement et de reconstruction de la Libye, l’ingénieur Belkacem Haftar, a promis, lors d’une réunion avec les maires des municipalités de l’Ouest, de répondre à tous les besoins essentiels des municipalités de cette région, en matière d’éducation, de santé et d’infrastructures.

Renforcement de l’armée et de la sécurité

L’année 2024 a aussi été marquée par des efforts continus de l’armée libyenne pour se reconstruire et renforcer un climat de sécurité, de sûreté et de stabilité. Ainsi, la ville de Benghazi a vu, pour la première fois, l’ouverture de la tour « Sky Dive Benghazi » (Sky Dive BENGHAZI) pour les sports aériens, au sein de la brigade d’intervention rapide (87), dépendant du quartier général de l’armée terrestre.

L’armée libyenne continue également de renforcer l’efficacité opérationnelle de ses troupes afin de garantir la sécurité à travers de nombreux programmes, dont le plus récent a été l’ouverture d’une formation pour les équipages de canons 122 D-30 et 130 M-46 à l’école d’artillerie et de missiles de Benghazi. Ces formations ont pour but de moderniser et de développer les capacités techniques et tactiques des troupes.

Le processus de réconciliation progresse

Cette année, les autorités libyennes ont entrepris plusieurs mesures pour soutenir le processus de réconciliation nationale, l’un des principaux engagements issus de l’accord de Berlin. Parmi ces mesures importantes, la signature d’un pacte de réconciliation entre les communautés Toubou et Arabes à la ville de Murzuq, au sud de la Libye, mettant fin à des années de conflits entre elles en septembre dernier.

Le parlement libyen discute actuellement du projet de loi sur la réconciliation nationale, en particulier après que le président du parlement, Aguila Saleh, a annoncé l’intention du parlement de promulguer une loi sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale, après des discussions et des dialogues entre les différentes composantes sociales libyennes.

Selon Saleh, cette loi est fondée sur des principes de justice équitable et de réparation pour les victimes, en vue d’achever la réconciliation sociale et juridique. Il a précisé que sa mise en œuvre résoudra de nombreuses questions en suspens et réunira le peuple autour d’une vision commune.

La chute des leaders des milices

L’année a aussi vu la chute des principaux leaders des milices, avec la sortie de la scène de la plupart d’entre eux. Le coup fatal a été porté lorsque le chef de milice recherché internationalement, Abdelrahman Milad, alias « Bija », inscrit sur les listes des sanctions de la Cour pénale internationale et de l’Union européenne, a été tué au début du mois de septembre dernier.

Cela a provoqué un grand mécontentement à Tripoli, à Zawiya et dans les zones environnantes. La situation ne s’est calmée qu’après l’arrestation du leader de milice Mohamed Bahroun, alias « Al-Far », recherché par le procureur général dans plusieurs affaires, notamment pour sa collaboration avec des membres de l’organisation Daech avant sa chute à Sabratha.

Division des Frères Musulmans

À l’intérieur du groupe des Frères Musulmans, plusieurs différends ont éclaté, atteignant des affrontements directs et des divisions internes, notamment à propos de la présidence du Haut Conseil d’État libyen, une lutte pour le pouvoir qui a atteint un niveau sans précédent. Ce conflit a été exacerbé par les démarches unilatérales qui ont conduit à la scission du conseil.

Les membres du conseil, Khaled Mishri et Mohamed Takala, tous deux anciens présidents du conseil et affiliés aux Frères Musulmans, ont insisté pour être élus à la présidence. La mission de l’ONU en Libye a tenté de mettre fin à ce conflit, avec des tentatives de médiation, mais aucune issue n’a été trouvée jusqu’à présent.

Élections sans les Frères Musulmans

L’événement majeur de cette année a été la tenue, pour la première fois en une décennie, des élections municipales dans 58 municipalités libyennes, le 16 novembre dernier, avec un taux de participation de 77,2 % des inscrits.

Aucune fraude électorale majeure n’a été enregistrée, sauf dans la municipalité de Chouaïr, dans l’ouest de la Libye, où le résultat des élections a été annulé. Cette réussite dans l’organisation des élections, sans failles notables, a reflété la volonté populaire de participer aux futures élections générales, législatives et présidentielles, malgré les tentatives de perturbation par les Frères Musulmans et les milices.

Appels à la discorde

Le groupe des Frères Musulmans a continué de mener des tentatives destructrices pour raviver les conflits entre les Libyens et contrecarrer les efforts pour l’unité nationale et la réconciliation. Le prédicateur des Frères Musulmans, Sadek Al-Gharyani, a appelé à provoquer le chaos dans le pays, incitant les Libyens à sortir dans les rues pour répéter les événements de 2011 et 2012 sous le prétexte de la demande d’élections et de référendum sur la constitution, qu’il a toujours rejeté.

Fin des crises

L’année 2024 a aussi marqué la fin de la crise du Banque centrale de Libye, qui avait connu plusieurs divisions ces dernières années. Les factions libyennes ont réussi, sous l’égide des Nations Unies, à nommer un nouveau gouverneur et à former un nouveau conseil d’administration pour la banque, qui a pris ses fonctions et a résolu les crises en suspens.

De même, la justice administrative a réglé deux crises en suspens en Libye, rejetant des décisions unilatérales jugées non fondées pour retirer des biens ou changer les conseils d’administration de deux institutions libyennes.

Récupération du secteur pétrolier

En termes économiques, le secteur pétrolier libyen a continué de réaliser de nombreux progrès, grâce au désir de la National Oil Corporation d’atteindre des niveaux de production quotidiens suffisants pour assurer la stabilité économique du pays.

Les lectures enregistrées ont atteint un record, avec une production quotidienne de 1 374 118 barils de pétrole brut et de condensats, et 202 983 barils de gaz, totalisant 1 577 101 barils, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis plus de dix ans, selon la National Oil Corporation.

Les recettes pétrolières représentent environ 95 % du budget de la Libye, ce qui fait que les factions en guerre pour le pouvoir, depuis 2011, ont recours à la fermeture des champs pétroliers pour exercer une pression.

La Libye a également accueilli le principal événement du secteur pétrolier et gazier au Centre d’Exposition Expo Libya à Benghazi, du 25 au 28 novembre 2024, où ce salon a réuni des leaders et experts du secteur pour discuter des dernières innovations dans cette industrie essentielle.

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