Politique

Les principaux dirigeants du « régime al-Assad » : Où sont-ils maintenant ?


Après la chute du régime de Bachar al-Assad aux mains de l’opposition armée syrienne il y a quelques jours, il semble que de nombreux hauts responsables et membres des services de renseignement et de sécurité aient disparu, leur sort restant incertain.

Ahmed al-Sharaa, surnommé « Abou Mohammed al-Jolani », chef de « Hayat Tahrir al-Cham », s’est engagé à traduire en justice les auteurs de ce qu’il a qualifié de « violations » commises sous le régime précédent. Il a déclaré : « Nous les poursuivrons dans notre pays, et nous demanderons également aux pays étrangers de livrer tout suspect. »

Cependant, retrouver les responsables de ces violations pourrait s’avérer difficile. Selon des militants, certains auraient réussi à fuir le pays, tandis que d’autres se seraient cachés dans leurs villes natales.

Des responsables de la sécurité libanais et un magistrat ont confié à l’agence Associated Press qu’environ 8 000 citoyens syriens ont traversé la frontière au poste de Masnaa vers le Liban ces derniers jours, tandis qu’environ 5 000 Syriens ont quitté le Liban via l’aéroport international de Beyrouth. La plupart de ces personnes seraient des civils ordinaires.

Le ministre libanais de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, a déclaré précédemment qu’aucun responsable syrien n’a traversé la frontière de manière légale.

Afin d’empêcher les membres du gouvernement al-Assad de s’enfuir, des responsables de la sécurité ont indiqué qu’un officier libanais en charge d’une usine pétrolière a été mis en congé en raison de ses liens avec le frère d’al-Assad.

Cependant, Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé au Royaume-Uni, a affirmé que plusieurs hauts gradés ont tout de même réussi à rejoindre le Liban voisin en utilisant de faux documents de voyage.

Bachar al-Assad

Au départ, cet ophtalmologue formé en Occident a suscité l’espoir qu’il ne ressemblerait pas à son père, Hafez, lorsqu’il a pris le pouvoir en 2000. Mais lorsque des manifestations contre son régime ont éclaté en mars 2011, al-Assad a opté pour une répression brutale de l’opposition.

Près de 13 ans plus tard, Bachar al-Assad a fui à Moscou, selon des médias officiels russes, après une offensive éclair menée par l’opposition armée fin du mois dernier.

Maher al-Assad

Le frère cadet de l’ancien président, commandant de la Quatrième Division blindée, a été accusé par des militants syriens d’opposition de meurtres, de tortures, d’extorsion et de trafic de drogue, en plus de gérer des centres de détention privés. Il fait l’objet de sanctions américaines et européennes.

Maher aurait disparu ce week-end, mais le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme a affirmé qu’il est arrivé en Russie.

L’année dernière, les autorités françaises ont émis un mandat d’arrêt international contre Maher al-Assad, ainsi que contre son frère et deux généraux de l’armée, pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Général Ali Mamlouk

Ali Mamlouk, ancien chef du renseignement et conseiller en sécurité d’al-Assad, est recherché au Liban pour son implication dans deux attentats en 2012 à Tripoli, dans le nord du pays, qui ont fait des dizaines de morts et de blessés.

Il est également recherché en France, où il a été condamné par contumace pour complicité de crimes de guerre et condamné à perpétuité. Le procès portait sur son rôle dans l’arrestation, la torture et le meurtre ultérieur d’un Franco-Syrien et de son fils à Damas en 2013.

Rami Abdel Rahmane a ajouté que Mamlouk a fui au Liban, mais il reste incertain s’il s’y trouve toujours sous la protection du Hezbollah.

Général Suheil al-Hassan

Suheil al-Hassan, commandant de la 25e division des forces spéciales, a joué un rôle clé dans plusieurs « victoires » du gouvernement après 2011, notamment à Alep et dans la banlieue est de Damas.

Connu pour ses liens étroits avec la Russie, il a été félicité par Vladimir Poutine lors d’une visite en Syrie. Cependant, son emplacement actuel reste inconnu.

Général Hossam Louka

Hossam Louka, chef des renseignements généraux en Syrie, a joué un rôle majeur dans la répression contre l’opposition armée, notamment dans la ville de Homs, surnommée la « capitale de la révolution syrienne ».

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont imposé des sanctions contre Louka pour son rôle dans cette répression. Son emplacement actuel demeure inconnu.

Général Qahtan Khalil

Qahtan Khalil, ancien chef du renseignement aérien, est également porté disparu, et son sort reste incertain.

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