Lignée des Frères musulmans et mouvement Ennahdha : Appels en Tunisie pour interdire le parti extrémiste Hizb ut-Tahrir
La députée tunisienne Najla Lahiani a appelé à suspendre les activités du parti Hizb ut-Tahrir en raison de ses idées radicales et takfiristes, soulignant que ce parti considère « quiconque participe aux élections présidentielles, en tant que candidat ou électeur, comme mécréant. » Elle a exprimé son étonnement face à la permissivité des autorités tunisiennes envers ce parti qui continue à exercer librement.
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Lahiani a déclaré que « ce parti porte en lui un poison mortel et brandit le drapeau noir avec des slogans religieux contraires aux principes de la République tunisienne et aux valeurs de l’État civil. »
Elle a assuré qu’elle avait fait son devoir en adressant une lettre aux autorités, mais le procureur de la République au tribunal de première instance du gouvernorat d’Ariana (dans la capitale) n’a pas jugé nécessaire d’interrompre les activités de Hizb ut-Tahrir.
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Selon des experts, Hizb ut-Tahrir et le mouvement Ennahdha, affilié aux Frères musulmans, en Tunisie, sont deux frères que la politique et la question du califat ont séparés. En effet, en suivant l’évolution des deux partis au fil du temps, on constate qu’ils partagent la même idéologie extrémiste issue des mouvements de l’islam politique, bien que leurs intérêts, leurs agendas et leurs priorités aient divergé.
D’autre part, l’Observatoire tunisien pour la défense de la civilité de l’État (indépendant) a mis en garde, dans un communiqué, contre la menace que représente la présence de Hizb ut-Tahrir en Tunisie, en soulignant que ce parti continue d’opérer librement, d’émettre des communiqués et d’organiser des manifestations.
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L’observatoire a affirmé que « ce parti, d’origine étrangère, a vu le jour à Jérusalem en 1953, avec des branches dans d’autres pays, et il est interdit dans la plupart des pays arabes et musulmans, ce qui indique qu’il suit des ordres venus de l’étranger, constituant une ingérence étrangère flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie. »
Il a ajouté que « ce parti ne reconnaît ni l’État tunisien, ni son régime, ni ses frontières, ni même son drapeau qu’il remplace par un étendard noir, ce qui révèle une conspiration contre l’État tunisien, sa sécurité et sa stabilité, en adoptant une stratégie de renversement total et radical. »
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Toujours selon l’observatoire, « ce parti, qui cherche à imposer un système califal en Tunisie, ne reconnaît ni les valeurs de la République, ni la démocratie, ni les principes universels des droits de l’homme, ni la civilité de l’État, mais propage des idées rétrogrades et dangereuses, basées sur des interprétations extrémistes et figées de l’islam, avec pour objectif de plonger la Tunisie dans l’obscurité et la régression. »
L’observatoire s’est dit surpris de l’inaction de l’État face à « cette menace imminente » et « sonne une nouvelle fois l’alarme, appelant la société civile, les organisations et l’ensemble de la société tunisienne à s’opposer à ce parti, et demande une décision immédiate pour sa dissolution. »
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Il est à noter que Hizb ut-Tahrir était interdit sous les présidences des défunts Habib Bourguiba et Zine El-Abidine Ben Ali. Après la chute de Ben Ali en 2011, le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, qui a dirigé le pays jusqu’à la première élection libre, avait refusé de légaliser le parti.
Cela a duré jusqu’en 2012, lorsque le parti a obtenu son autorisation sous la « première troïka » dirigée par Hamadi Jebali, ancien secrétaire général du mouvement Ennahdha affilié aux Frères musulmans.