L’Iran se plaint d’Israël auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique

L’Iran a déposé une plainte auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique concernant les menaces israéliennes sur ses sites nucléaires, en réponse à une attaque par missiles, alors que Téhéran semble avoir été contraint de faire appel à l’agence, malgré le fait qu’il ait fermé la porte aux inspecteurs et refusé de coopérer concernant son programme nucléaire.

Ismaïl Baqaei, porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, a déclaré aujourd’hui lors d’une conférence de presse hebdomadaire que « les menaces d’attaquer les sites nucléaires sont contraires aux résolutions des Nations unies et sont condamnées. Nous avons envoyé un message à ce sujet à l’Agence internationale de l’énergie atomique. »

Israël menace d’attaquer l’Iran en réponse à l’attaque par missiles qu’il a subie le 1er octobre, ce qui a suscité de vastes spéculations selon lesquelles les sites nucléaires iraniens pourraient être parmi les cibles israéliennes.

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré la semaine dernière qu’Israël tiendrait compte des questions soulevées par l’administration américaine concernant la réponse à l’attaque par missiles iranienne, mais qu’il prendrait sa décision en fonction de ses intérêts nationaux.

Le Washington Post a rapporté que Netanyahu a informé l’administration du président Joe Biden qu’Israël frapperait des cibles militaires iraniennes, et non des sites nucléaires ou pétroliers.

Biden a averti Netanyahu de ne pas cibler les sites nucléaires ou les installations pétrolières de l’Iran. En réponse à une question sur la possibilité pour l’Iran de changer sa doctrine nucléaire officielle, Baqaei a déclaré : « Les armes de destruction massive n’ont pas de place dans nos politiques », et Téhéran décidera comment et quand répondre à toute attaque israélienne.

L’Iran a nié à plusieurs reprises les accusations occidentales selon lesquelles il chercherait secrètement à développer des armes nucléaires, ce qui constituerait une violation de ses obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Cependant, les derniers rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique ont révélé que Téhéran avait profité de l’occupation du monde par la guerre israélienne contre Gaza pour accélérer son enrichissement d’uranium, indiquant que ses réserves avaient augmenté à 164,7 kg en août dernier, contre 142,1 kg en mai.

L’Iran a également réduit les inspections des sites par l’Agence internationale de l’énergie atomique, et des caméras de surveillance ont été retirées, ainsi que le retrait de l’accréditation d’un groupe d’experts, selon l’agence.

En juin, Téhéran a annoncé avoir renforcé sa capacité d’enrichissement et installé davantage de centrifugeuses dans ses installations nucléaires de Natanz et Fordo, ce qui indique qu’il ignore les préoccupations internationales concernant ses menaces nucléaires.

Baqaei a également indiqué que le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, se rendrait aujourd’hui à Bahreïn et au Koweït dans le cadre des efforts de Téhéran pour apaiser les tensions dans la région.

Téhéran a tiré des dizaines de missiles sur Israël en réponse aux attaques israéliennes contre le groupe Hezbollah au Liban et le mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) dans la bande de Gaza, constituant la deuxième attaque par missiles iranienne de l’année. L’État hébreu a réagi à ces frappes en avril par une frappe aérienne sur un site de défense aérienne dans le centre de l’Iran.