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Mobilisation politique et humanitaire : les EAU intensifient leurs efforts pour mettre fin à la crise au Soudan


Un communiqué des Émirats et de quatre pays et organisations internationales concernant la crise au Soudan est le deuxième en trois jours, dans le cadre d’une mobilisation politique et humanitaire continue des Émirats pour mettre fin à la crise.

Ces déclarations coïncident avec la participation actuelle des Émirats aux négociations internationales à Genève visant à instaurer un cessez-le-feu et à trouver des solutions à la crise humanitaire en cours.

Cela s’inscrit dans le cadre des efforts humanitaires et de secours des Émirats, qui ont signé en juin dernier une série d’accords avec des organisations onusiennes d’une valeur de 70 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents au Soudan, en plus de consacrer 30 millions de dollars pour soutenir les réfugiés soudanais dans les pays voisins.

Ces efforts reflètent l’engagement des Émirats à soutenir toutes les solutions et initiatives visant à stopper l’escalade et à mettre fin à la crise au Soudan, afin de renforcer sa stabilité et sa sécurité et de réaliser les aspirations de son peuple à la prospérité et au développement, comme l’a précédemment confirmé le président des Émirats, Sheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

Les négociations à Genève : un rôle important

Dans le cadre de ces efforts, des négociations internationales se poursuivent aujourd’hui à Genève, en Suisse, pour la troisième journée consécutive. Lancées mercredi, ces négociations visent à instaurer un cessez-le-feu au Soudan et à trouver des solutions à la crise humanitaire qui en résulte, avec la participation d’une délégation des « Forces de soutien rapide » et l’absence de représentants de l’armée soudanaise, ainsi que la présence des Émirats, des États-Unis, de l’Arabie Saoudite, de la Suisse, de l’Égypte, en plus de l’Union Africaine et des Nations Unies.

L’envoyé spécial américain au Soudan, Tom Periello, a réitéré sur Twitter aujourd’hui son appel à l’armée soudanaise pour qu’elle rejoigne les négociations à Genève.

Parallèlement au deuxième jour des négociations à Genève, le Conseil de souveraineté soudanais a décidé jeudi d’ouvrir le poste frontière « Adré » avec le Tchad pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire aux personnes touchées par la guerre.

Cette décision est considérée comme une étape importante dans une crise humanitaire qui s’aggrave, et les pays participant en tant que parrains, médiateurs et observateurs des négociations à Genève, dont les Émirats, en reconnaissent l’importance dans les circonstances actuelles.

Un communiqué conjoint des Émirats Arabes Unis, des États-Unis, de la Suisse, de l’Arabie Saoudite, de la République Arabe d’Égypte, de l’Union Africaine et des Nations Unies, publié aujourd’hui vendredi, a déclaré que « les délégations à Genève accueillent la décision des forces armées soudanaises d’ouvrir le poste frontière d’Adré, une étape importante pour sauver des vies et prévenir la famine, et nous attendons avec impatience le passage des premiers convois dans les prochains jours. »

Le communiqué appelle les Forces de soutien rapide à prendre des mesures immédiates pour garantir la protection de l’entrée des groupes humanitaires à travers la frontière d’Adré, faciliter leur transport de l’aide humanitaire sans restrictions et permettre leurs opérations de manière indépendante des groupes armés et politiques.

Les signataires du communiqué ont indiqué que « nous devons tous prendre des mesures urgentes pour acheminer l’aide humanitaire vers le Darfour et à travers tout le territoire soudanais en assurant un corridor sécurisé et sans entraves pour les personnes dans le besoin, peu importe le groupe qui contrôle les territoires. »

Ils ont souligné que « l’élargissement de l’aide humanitaire est une priorité absolue pour les membres de la communauté internationale réunis en Suisse, et faciliter l’accès à l’aide humanitaire et protéger les civils est conforme aux engagements des parties en vertu de la Déclaration de Djeddah et du droit humanitaire international. »

Les mêmes pays avaient précédemment publié un communiqué mercredi, en parallèle avec le début des négociations à Genève, affirmant qu’ils « travaillent de manière sérieuse et intensive dans le cadre des efforts diplomatiques visant à soutenir le Soudan, à faire parvenir l’aide humanitaire, à stopper les hostilités et à respecter les résultats des précédentes négociations de Djeddah, ainsi que d’autres efforts, et le droit humanitaire international. »

Depuis mi-avril 2023, l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), sont engagées dans des combats que des séries de cessez-le-feu n’ont pas réussi à stopper, causant des milliers de morts, pour la plupart des civils, et entraînant la fuite de millions de personnes, principalement des enfants.

Toutes les négociations précédentes tenues à Djeddah ont échoué, et fin juillet dernier, Washington a appelé les deux parties en conflit à une nouvelle série de négociations en Suisse, dans l’espoir de mettre fin à la guerre dévastatrice.

Les discussions en cours en Suisse visent à étendre l’acheminement de l’aide humanitaire et à établir un mécanisme de surveillance et d’audit pour garantir l’application de tout accord.

Une vision globale des Émirats

Les efforts politiques et humanitaires des Émirats se poursuivent, ayant commencé par la publication d’une déclaration le 6 août dernier, comprenant une vision globale des Émirats pour faire face à la menace de famine qui se propage au Soudan, l’une des principales conséquences de la guerre qui dure depuis 16 mois dans le pays.

La déclaration a présenté une feuille de route émiratie pour lutter contre la crise humanitaire au Soudan en général et la famine en particulier, ainsi qu’une vision plus large pour mettre fin à la guerre en cours dans le pays.

Pour faire face à cette crise, les Émirats ont défini des exigences pour les parties en conflit, pour la communauté internationale et pour le Conseil de sécurité international :

  • La levée des restrictions imposées par les forces armées soudanaises sur l’accès à l’aide humanitaire.
  • La facilitation par les Forces de soutien rapide du travail des organisations humanitaires en toute sécurité, sans crainte d’attaques, pour leur permettre d’atteindre les personnes dans le besoin.
  • Un appel à la communauté internationale pour augmenter de manière urgente le volume de l’aide humanitaire.
  • Un avion d’aide des EAU arrive au Tchad en soutien aux réfugiés soudanais

Les Émirats ont souligné que les développements alarmants sur le terrain nécessitent une augmentation urgente du volume de l’aide humanitaire acheminée par les frontières et à travers les lignes de conflit pour sauver des millions de vies, car la communauté internationale ne peut pas permettre que le peuple soudanais soit utilisé comme une monnaie d’échange politique.

Les Émirats ont fermement condamné l’utilisation de la famine comme une arme de guerre.

Ce communiqué a été émis après des semaines d’une déclaration conjointe des Émirats et de 14 autres pays le 17 juillet dernier, exprimant leur profonde inquiétude quant à la sécurité alimentaire au Soudan, aux risques de famine, et aux effets néfastes de la situation détériorée sur la sécurité des civils.

Soutien humanitaire

En termes de chiffres, les Émirats ont alloué 70 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents au Soudan par le biais des agences des Nations Unies et des organisations humanitaires, en plus de 30 millions de dollars pour soutenir les réfugiés soudanais dans les pays voisins.

Ce financement – dont les Émirats ont signé une série d’accords avec des organisations onusiennes en juin dernier pour sa mise en œuvre – fait partie de leur engagement, annoncé lors de leur participation au « conférence humanitaire internationale pour le Soudan et les pays voisins », tenue à Paris en avril dernier, d’une valeur de 100 millions de dollars.

Cela s’ajoute aux 130 millions de dollars que les Émirats avaient précédemment fournis comme aide depuis le début de la crise.

Avec cette aide, le montant total de l’aide émiratie au Soudan depuis le début de la crise actuelle dépasse 230 millions de dollars, tandis que le montant total des contributions des Émirats au Soudan au cours des dix dernières années s’élève à plus de 3,5 milliards de dollars.

L’aide des Émirats au Soudan et aux pays voisins s’inscrit dans le cadre de l’engagement continu des dirigeants émiratis à offrir un soutien humanitaire et de secours au peuple soudanais frère, ainsi que l’importance qu’ils attachent aux défis humanitaires et leur engagement à poursuivre l’aide et le soutien humanitaire.

Depuis le début de la crise au Soudan jusqu’à aujourd’hui, les efforts des Émirats pour arrêter l’escalade et mettre fin à la crise par le dialogue et des moyens pacifiques n’ont jamais cessé.

Les efforts diplomatiques et humanitaires des Émirats s’inscrivent dans une vision plus large qui vise à instaurer une paix durable pour les pays frères, à garantir la sécurité et la stabilité du Soudan, et à réaliser les aspirations de son peuple à la prospérité et au développement.

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