Politique

Le Maroc appelle à une résolution de la crise libyenne sous l’égide des Nations Unies

Le Royaume du Maroc utilise sa diplomatie comme une carte régionale équilibrée pour résoudre la crise libyenne et revitaliser les efforts de paix dans la région


Convaincu que la poursuite de la crise en Libye impacte négativement la stabilité de l’Afrique, en particulier de l’Afrique du Nord, du Sahel et du Sahara.

Le Maroc insiste pour que les consultations concernant le dossier libyen se fassent sous l’égide des Nations Unies pour faire face aux interventions étrangères. Rabat a joué un rôle positif ces dernières années en rapprochant les points de vue des parties libyennes, loin des intérêts étroits, notamment à travers les négociations à Bouznika et le dialogue à Skhirat, qui ont contribué à résoudre de nombreux différends entre les dirigeants politiques libyens.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré aux journalistes à Rabat à l’issue de discussions avec Stephanie Williams, représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, débutant une visite indéterminée au royaume : « Il est essentiel aujourd’hui de trouver une issue à la crise libyenne, car cela a un impact positif significatif sur la sécurité et la stabilité de l’Afrique du Nord et du Sahel », selon l’agence de presse officielle marocaine.

La région africaine du Sahel, au sud du désert du Sahara en Afrique du Nord, comprend plusieurs pays, notamment le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Burkina Faso et le Tchad.

 

La position de Bourita est réaliste, car les interventions étrangères, la prolifération des armes en Libye et la domination des milices auront un impact négatif sur la région du Sahel, où de nombreux groupes armés recourent au trafic d’armes et de terroristes pour renforcer les rangs djihadistes.

Sa déclaration pointe également le rôle négatif de nombreux pays et pouvoirs dans l’exacerbation des tensions, compliquant la tâche de l’ONU pour unifier la Libye.

Il a souligné que son pays « a toujours été convaincu que l’ombrelle des Nations Unies est nécessaire pour légitimer toute voie et toute solution à la crise libyenne« , notant à cet égard que le Maroc tient à ce que les Nations Unies suivent le dossier libyen et soient informées des mouvements diplomatiques qu’il entreprend dans ce cadre.

Il a noté que cet engagement s’est concrétisé depuis le dialogue politique libyen organisé par la ville marocaine de Skhirat en décembre 2015, où le Maroc a travaillé avec l’ONU, ainsi que dans le dialogue libyen à Bouznika, au sud de Rabat, en septembre 2020, et lors de toutes les réunions ultérieures.

Il a précisé que la visite de travail actuelle de Stephanie Williams au Maroc « s’inscrit dans le cadre de la coordination et de la consultation permanentes entre le Royaume du Maroc et les Nations Unies, sur la base des directives du roi Mohammed VI, selon lesquelles l’action du Maroc dans le dossier libyen se fait toujours en consultation et en coordination avec les Nations Unies, en tant que principal parrain du dossier libyen. »

Le Maroc « a toujours estimé que la solution à la crise libyenne réside entre les mains des Libyens et que la résolution de la question de légitimité en Libye ne peut se faire que par des élections », a-t-il déclaré.

Le Maroc estime que mettre fin au conflit en Libye, éloigner les ambitions et interventions étrangères et unifier ses institutions aura des implications positives pour toute la région, en particulier en termes de sécurité.

Les Libyens espèrent des élections pour mettre fin aux disputes et divisions qui persistent depuis début 2022, avec deux gouvernements, l’un dirigé par Osama Al-Hamad, soutenu par la Chambre des représentants (Est), et l’autre basé dans la capitale Tripoli (Ouest), dirigé par Abdul Hamid Dbeibah.

Selon Bourita, « le Royaume du Maroc travaille toujours avec toutes les institutions libyennes dans le respect et la crédibilité, et entretient des relations positives et respectueuses avec toutes les institutions libyennes et toutes leurs parties. »

Le Maroc a déjà accueilli cinq rounds de dialogue entre les parties en conflit en Libye, aboutissant en janvier 2021 à un accord sur un mécanisme pour l’occupation de postes souverains.

Il a également organisé des réunions entre les délégations du Haut Conseil d’État et de la Chambre des représentants en Libye sur la loi électorale à divers moments au cours des dernières années, la dernière en juin 2023.

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