L’une des principales figures de l’islam politique en Libye… Que cherche Al-Gharyani ?
Al-Sadiq Al-Gharyani, le mufti destitué et membre de l’Union mondiale des savants musulmans ainsi que le visage politique des Frères musulmans, continue de jouer sur la corde de la terreur en Libye, avec ses fatwas incendiaires au service des objectifs et des agendas des groupes terroristes, en les utilisant comme prétexte pour pratiquer le terrorisme en Libye. Récemment, il a émis une fatwa « interdisant à ceux qui gardent les passages de bloquer ceux qui veulent les franchir », considérant « le franchissement des passages comme une obligation pour les musulmans pour défendre leurs frères, leurs sanctuaires, leurs mères et leurs femmes ».
Commentant cela, l’analyste politique libyen Kamel Al-Mraish a déclaré qu’Al-Gharyani intervient lorsqu’il sent qu’il y a un danger, comme le changement du gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah à la fin de son mandat.
Al-Mraish a ajouté que Al-Gharyani a dépassé toutes les figures historiques des Frères musulmans après avoir consolidé ses relations avec les services de renseignement britanniques, notant que le mufti destitué est devenu l’outil pour détruire toute tentative de réconciliation et d’unification du pays et mettre fin à la division.
Il a souligné que ses efforts « servent les intérêts de pays étrangers qui veulent perpétuer la division et l’état de défaillance en Libye, ainsi que la continuité du pillage et du vol dont bénéficie ce qu’il appelle le Dar Al-Ifta, qui s’est élargi pour devenir une pieuvre au sein des institutions de l’État ».
Al-Mraish a ajouté que Al-Gharyani « a pu, avec le soutien direct des services de renseignement britanniques, obtenir le soutien des milices extrémistes, y compris certains membres d’Al-Qaïda et de l’État islamique, fuyant Derna, Benghazi et Syrte, vers Tripoli », soulignant qu’il (Al-Gharyani) est devenu un bras militaire ajouté à son rôle religieux, pour « terroriser et faire chanter toutes les institutions de la Libye ».
Selon l’analyste libyen, le renversement de sa situation actuelle à Tripoli est difficile, mais s’il y a unification des rangs nationaux, il tombera et s’enfuira vers sa résidence permanente à Exeter, en Grande-Bretagne, où se trouve sa maison et ses relations étroites.
Les courants de l’islam politique ont maintenant besoin de trouver de nouveaux centres après avoir perdu beaucoup de leurs alliés comme la Turquie, qui a effectué un important virage dans sa position envers les Frères musulmans pour des considérations liées à ses intérêts avec les États du Golfe et l’Égypte, et son désir de dépasser la phase de confrontation avec son environnement régional.
Al-Gharyani est l’une des principales figures de l’islam politique en Libye, connu pour ses fatwas extrémistes et incendiaires, et il pourrait assurer, avec son réseau de relations et d’influence, un refuge pour certains des rejetés en Occident ou expulsés de Turquie ou du Qatar, ce qui pourrait faire de la Libye un nouveau centre de l’islam politique.
Al-Gharyani n’opte pas pour le discours ambigu comme le font d’autres dirigeants des Frères musulmans, et il est probable que la voix du groupe soit utilisée pour attaquer certains pays afin de maintenir l’élan des partisans, en particulier l’Égypte, ainsi que la Tunisie après l’emprisonnement du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le recul de son parti.
