Erdogan renforce son influence en Somalie pour compenser ses pertes au Soudan
En profitant de la ruine qui a frappé le pays depuis le renversement de l’ancien président Mohamed Siad Barre en 1990, le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche à contrôler la Somalie, en immergeant le gouvernement faible du pays d’investissements financiers et économiques pour soutenir son influence militaire et en tenant le dossier de l’entrainement de l’armée et de la sécurité.
La dernière tentative a eu lieu lorsque la Turquie a déclaré le paiement des dettes différées de la Somalie au Fonds monétaire international à travers les droits de tirage spéciaux dans ses comptes de réserve, et qui sont estimés à 2,4 millions d’actions, pour soutenir les réformes économiques dans le pays de la Corne de l’Afrique. Les observateurs disent que cette étape révèle la volonté d’Erdogan de contrôler la Somalie et de son gouvernement, comme si l’existence de ce gouvernement est liée à la protection turque.
Cette étape s’inscrit également dans le contexte de la consolidation de l’influence de la Turquie dans la Corne de l’Afrique, et de garantir l’accès à la mer rouge, de l’investissement dans le dossier militaire somalien en établissant une base permanente, ainsi que des centres de l’entrainement.
Les observateurs de la situation en Somalie considèrent que l’accentuation mise par les Turcs sur le renforcement de leur influence militaire et économique en Somalie a un but principal objectif qui est de compenser leur perte au Soudan, après avoir perdu leur influence sur l’île de Suakin après la transition politique qui a exclu Omar el-Bechir, un allié d’Ankara.
Les observateurs montrent que la Turquie ne va pas uniquement former les forces militaires et de sécurité somaliennes, mais elle cherchera à semer une doctrine de combat qui lui est fidèle, de sorte qu’il sera difficile, en toutes situations, d’y perdre son influence. Cela lui permettra aussi de substituer plus facilement n’importe qui après son départ ou après un coup d’État contre lui par une autre personnalité qui lui est fidèle et garante de ses intérêts dans un domaine stratégique.
Le rôle de la Turquie a dépassé la formation de l’armée somalienne et d’aider à la stabilisation des autorités, pour arriver au secteur de l’économie, avec une aide économique dans un premier temps, puis en obtenant des projets d’infrastructure, dont un grand nombre d’ingénieurs turcs travaillent à la construction de routes en Somalie et même dans les ports.
En revanche, le président turc cherche à obtenir une bénéficie de tout cela, en déclarant la prospection de son pays pour le pétrole dans les eaux somaliennes, en affirmant qu’il y a une offre des Somaliens pour que les entreprises turques entament des explorations dans leurs eaux. Ils disent: Il y a du pétrole dans nos eaux, et vous faites ces opérations avec la Libye, et vous pouvez faire ça également ici…cela est très important pour nous… Nous allons alors prendre des procédures dans nos opérations là-bas.
En parallèle avec l’influence croissante en Somalie, la Turquie a également bougé vers Djibouti et Somaliland à travers de grands projets économiques, et les analystes affirment que cela vise à contrôler les ports de Bab el-Mendab, y compris les ports de Djibouti, Berbera au Somaliland et le port de Mogadiscio pour contrôler le commerce dans la Corne de l’Afrique.
