L’Iran relance le dossier de l’assassinat de Qassem Soleimani en infligeant une amende à Washington
Une cour iranienne a condamné 42 personnes et une entité américaine, dont Donald Trump et des responsables de son administration, dans l'affaire de l'assassinat du commandant de la Force Al-Qods. La cour réclame des compensations d'environ 50 milliards de dollars à Washington
Un tribunal iranien a statué que Washington doit verser environ 50 milliards de dollars de compensation pour l’assassinat de Qassem Soleimani, le commandant de la Force Al-Qods affiliée à la Garde révolutionnaire iranienne, lors d’une frappe aérienne américaine en 2020 en Irak, comme l’a annoncé le pouvoir judiciaire ce mercredi.
Le jugement intervient près de quatre ans après l’assassinat de Soleimani, considéré comme le cerveau des activités subversives de l’Iran. Il a été tué par une frappe de drone américain près de l’aéroport de Bagdad le 3 janvier 2020, pendant le mandat de l’ancien président Donald Trump.
Trump a confirmé à l’époque qu’il avait ordonné la frappe, déclarant que Soleimani planifiait des attaques « imminentes » contre des diplomates et militaires américains.
En réponse, Téhéran a mené des frappes de missiles sur deux bases en Irak, où étaient stationnés des soldats américains. Depuis lors, l’Iran appelle systématiquement au retrait des forces américaines du pays voisin.
Le site web affilié à l’autorité judiciaire, « Mizan Online », a rapporté que « suite à une plainte déposée par 3 318 citoyens à l’échelle nationale, le tribunal juridique pour les relations internationales, à sa 55e branche à Téhéran, a rendu un jugement contre l’administration américaine et les responsables gouvernementaux, dont Donald Trump, leur ordonnant de verser des compensations et des amendes pour des dommages matériels et moraux liés au crime d’assassinat, pour un total de 49,77 milliards de dollars. »
Dans cette affaire, le tribunal a condamné 42 personnes et une entité américaine, dont Donald Trump et des responsables de son administration. Ce jugement intervient alors que Téhéran accuse Washington de « complicité dans les crimes » commis par Israël dans son conflit avec le Hamas à Gaza. Dans le même temps, les États-Unis tiennent l’Iran, le soutien du Hamas, responsable des attaques perpétrées par des groupes soutenus par l’Iran contre les forces américaines en Irak et en Syrie.
Soleimani, âgé de soixante-deux ans au moment de sa mort, a joué un rôle important dans le renforcement de l’influence de l’Iran au Moyen-Orient, en particulier en Irak et en Syrie. La Force Al-Qods, affiliée aux Gardiens de la Révolution iranienne, a dominé la gestion des affaires de l’Irak pendant une longue période, tandis que le général Soleimani exerçait une influence importante sur les milices soutenues par l’Iran en Irak.
Fin octobre, un tribunal iranien a infligé une amende de 420 millions de dollars au gouvernement américain à titre de compensation pour les victimes d’une opération ratée en 1980 visant à libérer des otages à l’ambassade américaine, selon l’autorité judiciaire.
Peu de temps après la révolution islamique qui a renversé le shah soutenu par l’Occident en 1979, des étudiants iraniens ont pris d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran, détenant plus de 50 Américains en otage pendant 444 jours, exigeant l’extradition du shah, qui recevait des soins médicaux aux États-Unis.
En avril 1980, les États-Unis ont tenté de libérer les otages lors d’une opération extrêmement secrète appelée « Operation Eagle Claw », qui s’est terminée de manière catastrophique en raison de tempêtes de sable et de problèmes techniques dans le désert iranien près de Tabas. Cinq mois après la crise des otages, Washington a rompu ses liens diplomatiques avec Téhéran et imposé des sanctions.
En 2016, la Cour suprême des États-Unis a statué que les avoirs iraniens gelés aux États-Unis devraient être utilisés pour verser des compensations aux victimes d’attaques attribuées par Washington à Téhéran, notamment l’attentat à la bombe contre les casernes des Marines à Beyrouth en 1983 et un attentat en Arabie saoudite en 1996.