Quel est le destin des Frères musulmans?
après leur expulsion de Turquie et du Qatar, leurs refuges sécurisés
L’organisation des Frères musulmans traverse des défis dangereux tant sur le plan interne qu’externe, et elle est arrivée à une étape qui pourrait être la dernière de son existence. Après plus de 90 ans de propagation de son idéologie terroriste, leur ère au Moyen-Orient a pris fin, et même leurs refuges sécurisés sont désormais hors de portée.
Récemment, le groupe est entré dans une phase critique et doit rechercher un refuge sûr, notamment avec la réconciliation égypto-qataro-turque qui a mis les Frères musulmans dans une position défavorable, surtout après que le Qatar et la Turquie aient été informés de leur départ du pays.
Abandon des Frères musulmans au Qatar
En 2022, l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, a nié tout lien entre son pays et l’organisation terroriste des Frères musulmans, affirmant que le Qatar traite avec des États et des gouvernements, et non avec des partis politiques. Il a déclaré : « Nous n’avons pas de telles relations ».
L’émir qatari a également nié la présence de membres des Frères musulmans ou de personnes affiliées au sein du Qatar, déclarant qu’ils sont un État qui traite avec des États et des gouvernements légitimes, et non avec des organisations politiques.
Il a ajouté : « Nous sommes un pays ouvert, de nombreuses opinions différentes viennent et repartent, mais nous sommes un pays qui ne traite pas avec des partis politiques ».
Abandon des Frères musulmans en Turquie
Après avoir été le refuge le plus important pour les Frères musulmans, la Turquie a récemment pris des mesures qui affectent le groupe. Parmi ces mesures, il y a le refus d’accorder la citoyenneté à certaines personnalités affiliées au groupe, dont le prédicateur controversé Wadgy Ghoneim, qui a annoncé le 2 juin que les autorités turques l’ont informé, avant l’annonce des résultats des élections présidentielles, qu’elles refusaient de lui accorder la citoyenneté turque ou de renouveler son permis de séjour dans le pays.
Dans le même temps, Ankara a suspendu l’octroi de la citoyenneté aux dirigeants des Frères musulmans pour le moment, leur indiquant que ces mesures sont temporaires en raison de la situation politique actuelle en Turquie et de ses efforts pour normaliser ses relations avec l’Égypte et d’autres pays arabes.
Les autorités turques ont demandé aux dirigeants des Frères musulmans de s’abstenir de mener de nouvelles activités sans en informer le côté turc, et elles ont demandé à certains dirigeants de rester discrets, notamment parce qu’il y a des demandes d’extradition de certains dirigeants ayant des sentences judiciaires prononcées contre eux en Égypte vers Le Caire. Cependant, le côté turc n’a pas encore accepté cela, en arguant que la loi turque interdit l’extradition de figures de l’opposition recherchées dans leur pays d’origine.
Le Qatar et la Turquie sont les deux seuls pays de la région à soutenir les Frères musulmans après que l’armée égyptienne ait déclaré la destitution du président des Frères musulmans, Mohamed Morsi, à la suite de manifestations massives contre son régime. Ils ont accueilli un certain nombre de figures et de dirigeants des Frères musulmans depuis que les autorités égyptiennes ont lancé une campagne sévère contre les Frères musulmans, entraînant la mort de centaines de personnes et l’arrestation de milliers de membres et de sympathisants du groupe lors des manifestations.
Efforts de rapprochement
Selon le chercheur Mustafa Hamza, directeur du Centre d’études sur l’islam politique, les efforts de réconciliation entre Doha et Le Caire ont exercé une pression sur le groupe. Le Qatar a pris plusieurs décisions pour expulser des groupes de dirigeants et de membres des Frères musulmans, ainsi que certains individus affiliés au groupe qui se trouvaient sur le territoire qatari depuis des années. Il en va de même en Turquie actuellement.
Hamza a ajouté que le refuge actuel pour le groupe se trouve en Afrique, compte tenu de la présence d’autres organisations terroristes telles que l’État islamique (EI), Al-Qaïda et Boko Haram, ce qui accroît la présence de cadres des Frères musulmans au sein d’autres organisations et facilite le blanchiment des fonds du groupe.