La Garde révolutionnaire iranienne exprime sa disposition à former les forces irakiennes… Pourquoi?
Bien que l’Iran ait joué un rôle négatif en Irak depuis des années, le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, a discuté avec le ministre de la Défense irakien Thabat Mohammad Saïd Reza Abassi, lors d’une rencontre en Iran, de renforcer la coopération en matière de sécurité et de fournir un soutien aux forces armées irakiennes.
Salami a souhaité la bienvenue aux Irakiens au quartier général de la Garde révolutionnaire iranienne, a vanté les relations entre les deux pays et le commandant de la Garde révolutionnaire iranienne a affirmé que des forces étrangères cherchaient à « contrôler » et à diviser l’Irak, en disant qu’il s’agissait d’une tentative de diviser deux États musulmans, selon l’agence iranienne Tasnim.
De son côté, le ministre irakien de la Défense a déclaré qu’il voulait renforcer les défenses de l’Irak et qu’il était favorable à la création d’une commission inter-états pour travailler à la coopération. Abassi a déclaré: « Notre approche est de tirer parti de l’expertise iranienne dans tous les domaines, en particulier dans les domaines de la défense et de la sécurité, et nous sommes intéressés à utiliser cette expertise en envoyant des délégations d’experts techniques en Iran ».
Ce que les GRI peuvent offrir est loin d’être clair, mais il est déjà sous les feux de la rampe, puisque les Etats-Unis le considèrent comme une organisation terroriste, comme l’Union européenne le pense.
La volonté de l’Iran de s’approcher des forces de sécurité irakiennes s’inscrit dans le cadre de son objectif régional d’étendre d’ores et déjà son influence en Irak.
Les Gardiens de la révolution iraniens sont déjà en contact avec d’éminents hommes politiques irakiens au sein du ministère de l’Intérieur, ainsi qu’avec les commandants d’unités de la Foule, dont l’influence entretient le ressentiment populaire.
Bien que l’Iran ait des milices en Irak, et opère par l’intermédiaire des brigades du Hezbollah, de Badr et de Asaïb Ahl al-Haq, la formation éventuelle de l’armée officielle irakienne serait une nouvelle étape.
Le Ministre iraquien de la défense, Thabat Reza, a laissé entendre que les GRI étaient disposées à fournir des « conseils et une assistance », « y compris en matière de formation aux niveaux inférieurs et supérieurs des forces armées iraquiennes », selon l’agence Tasnim, proche du Corps d’Al Qods.
Selon The Jerusalem Post, la formation des Gardiens de la Révolution à l’armée irakienne compliquera le soutien américain aux forces de sécurité irakiennes, dans le cadre de la mission de lutte contre l’EI, malgré le retrait de Washington de la plupart des installations militaires.
Les milices populaires soutenues par l’Iran ont participé à des douzaines d’attaques contre les forces américaines entre 2019 et 2021, et ont pris pour cible le gouvernement régional du Kurdistan, y compris l’aéroport d’Erbil, un site actuellement utilisé par les États-Unis, selon la traduction publiée par le site Al-Arabiya.
Il n’est pas exclu que l’Iran ait l’intention de combler le vide laissé par un retrait américain en Irak, alors que le commandement central des États-Unis est actuellement présent en Irak à l’invitation de Bagdad.
Selon le rapport, si l’Iran avait agi pour consulter et entraîner les forces iraquiennes, cela aurait été une raison pour l’Iran d’encourager l’Iraq à demander le départ des forces américaines.
