Libye – Bashagha met en garde contre un accord mystérieux entre Meloni et Dbeibah
Le gouvernement de Fathi Bachagha, soutenu par la Chambre des représentants de la Libye, s’étonne de la visite prochaine de la présidente du gouvernement italien Giorgia Meloni à Tripoli et de sa rencontre avec le président du gouvernement d’unité nationale Abdel Hamid Dbeibah, mettant en garde contre une faire face à un lien mystérieux avec le secteur pétrolier, alors que Rome cherche à protéger ses intérêts et à promouvoir la coopération énergétique et pétrolière avec la Libye et d’autres pays comme l’Algérie pour trouver des alternatives au gaz russe, alors que Dbeibah veut s’assurer le soutien d’États régionaux influents.
Dans son communiqué de mardi, le gouvernement de Bachagha déclare: « Nous sommes surpris par l’intention de Meloni de visiter le gouvernement de Tripoli qui avait mis fin à l’État et de venir à la signature du nouvel accord pétrolier ».
Il met en garde contre « un marché incertain entre la la Libyan National Oil Corporation et la compagnie italienne Eni Oil and Gas Company, qui prévoit une augmentation des parts du partenaire étranger et une réduction de celles du partenaire national (la Libye) ».
Il ajoute que « l’État libyen ne sera lié par aucune convention douteuse et modifiée », « n’aura aucun effet juridique ou matériel » et promet d’ « avoir recours à la justice ».
L’Italie soutient le gouvernement d’unité nationale, où cet appui devrait doubler au milieu des efforts de Meloni pour trouver des sources d’énergie de substitution lors de sa tournée régionale et de sa visite en Algérie pour rechercher une plus grande coopération dans le domaine du gaz. La Présidente du gouvernement italien a signé plusieurs accords après sa rencontre avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune la semaine en cours en Algérie.
En retour, le gouvernement de Dbeibah cherche à gagner un soutien international et occidental, au milieu des récents développements politiques et des accords entre la Chambre des représentants et le Conseil suprême d’État, pour mettre fin à l’impasse politique dans laquelle Dbeibah s’est montré peu enthousiaste quant aux récents accords politiques.
Le gouvernement de Bachagha considère que le pétrole libyen est devenu un atout politique que Dbeibah utilise pour gagner l’appui international, en particulier parce qu’il vient après la signature d’un mémorandum d’accord avec la Turquie dans le domaine de l’exploration pétrolière et énergétique afin de gagner le soutien de la Turquie – un mémorandum qui a provoqué la colère de puissances régionales telles que l’Égypte et la Grèce.
L’Ours cherche à s’assurer le soutien de puissances régionales influentes comme l’Algérie, l’Italie, et même la Tunisie et l’Occident – avec à leur tête les États-Unis – en faisant des concessions et en concluant des accords.
Le gouvernement Bachagha a été reconnu par la Chambre des représentants de Petr (Est) en mars dernier, malgré l’existence d’un gouvernement reconnu par l’ONU, le gouvernement d’unité dirigé par Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir à un gouvernement mandaté par un nouveau parlement élu.
En échange, le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’unité déclare, dans une déclaration de mardi, que « La ministre des Affaires étrangères libyenne Najla Mangoush a reçu aujourd’hui l’ambassadeur d’Italie en Libye, Giuseppe Puccini ».
Au cours de la réception, les préparatifs logistiques de la visite en Libye d’une délégation de haut niveau dirigée par le Premier Ministre italien, Giorga Meloni, accompagnée des Ministres des affaires étrangères et de l’intérieur et de plusieurs représentants du Gouvernement italien ont été examinés.
La déclaration ne mentionne pas de date pour la visite de Meloni. Mais le site d’information italien Decode39 a indiqué le 13 janvier que Meloni se préparait à se rendre en Libye pour examiner deux dossiers sur l’immigration clandestine et la possibilité que Tripoli puisse contribuer à compenser les pénuries d’énergie en Europe à cause de la guerre russo-ukrainienne qui se poursuit depuis le 24 février dernier.
Le 21 décembre dernier, la Société pétrolière nationale a annoncé « la reprise (mise en œuvre) du contrat signé en 2008 avec Eni Gas Corporation pour sauver le pays de la pénurie de gaz prévue pour 2025 », selon un communiqué.
En réponse à une controverse au sujet de ce contrat, la compagnie a alors expliqué que « le pourcentage dont il est question ici n’est pas le pourcentage de partage des bénéfices, mais le pourcentage de recouvrement des coûts d’investissement autorisés dans le projet ».
Pour résoudre le conflit de pouvoir dans un pays riche en pétrole, l’ONU a parrainé des négociations entre la Chambre des représentants et la Chambre d’État (deux représentants consultatifs) en vue d’un consensus sur une norme constitutionnelle pour la tenue d’élections parlementaires et présidentielles, mais cette voie a été bloquée depuis longtemps malgré des consensus encourageants et des pressions extérieures.