Al-Michri révèle la structure des pouvoirs exécutif et législatif en Libye
Khaled al-Michri, le président du Conseil suprême de l’État libyen, a dévoilé lundi à l’aube les contours du futur régime libyen, conformément à un document constitutionnel convenu avec le président du Parlement libyen, Aguila Salah, au Caire, en indiquant qu’il dispose d’un pouvoir législatif bicaméral : la Chambre des représentants basée à Benghazi, et le Sénat basé à Tripoli, dans le but de parvenir à l’équilibre politique dans le pays.
Salah et les deux fondateurs ont publié jeudi dernier une déclaration commune dans laquelle ils ont affirmé leur attachement à « l’achèvement d’une base constitutionnelle consensuelle pour les élections présidentielles et parlementaires ». Ils ont indiqué dans cette déclaration qu’ils étaient « convenus de soumettre le document constitutionnel finalisé à la Commission de la voie constitutionnelle pour approbation conformément au règlement de chaque Conseil », sans fournir de détails.
Khaled al-Michri, dans une interview accordée à la chaîne Libya al-Ahrar, le bras médiatique des Frères Musulmans en Libye, a affirmé que le document constitutionnel prévoyait que la nouvelle Chambre des Représentants serait élue à la fois par un système individuel et par un système existant, alors que les élections au Sénat seraient uniquement à régime unique.
Il a été convenu qu’il devrait y avoir un document constitutionnel plutôt qu’une règle constitutionnelle, et il a indiqué qu’il devrait contenir 67 articles, et non 180, comme cela a été fait sur les réseaux sociaux.
Le même document précise que chaque candidat doit réunir plus de 50 % plus un vote aux élections sénatoriales, selon le Parlement.
D’après les observateurs, le système des deux chambres de l’Assemblée législative du pays, bien qu’en place dans de nombreux parlements du monde, a été adopté, mais le découpage géographique des chambres du Parlement suggère deux choses : d’une part, la division politique du pays est devenue une réalité, et d’autre part, les deux hommes ont tendance à rester en fonction et dans les mêmes quartiers que Tripoli et Benghazi, avec la légalisation d’un Conseil suprême d’État qui est en fait un corps consultatif formé conformément à l’Accord de Skhirate et composé des restes de la Conférence des partisans de l’Accord qui représente la majorité des Frères musulmans.
Dans le même entretien télévisé, le député a évoqué les conditions de la candidature à la présidence de la République qui avaient été convenues avec la Chambre des représentants dans le document constitutionnel, déclarant qu’un militaire ou autre responsable devait démissionner avant de se présenter à la présidence du pays et que le candidat ne devait pas avoir fait l’objet d’une décision judiciaire, même si elle n’était pas définitive.
Il a fait observer que tous les articles du document étaient consensuels et qu’il n’y avait plus qu’un seul article sur les doubles nationaux, et a fait observer qu’il avait été prévu que les articles controversés de l’Acte constitutionnel seraient consultés en cas d’incompatibilité, car c’était le peuple qui était à l’origine des pouvoirs.
Les milieux politiques considèrent que les points litigieux concernent toutes les personnalités controversées qui dominent la scène politique et ont été à l’origine de l’échec des dernières élections, ainsi que les forces militaires qui contrôlent le territoire.
Les mêmes milieux considèrent que si Aguila Salah accepte les conditions de Khaled al-Michri de ne pas se présenter aux élections militaires, le commandant de l’armée libyenne, Khalifa Haftar, rejettera la candidature, ce que ce dernier a refusé en demandant, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, que l’on définisse une feuille de route pour la tenue des élections présidentielles et législatives reportées comme une dernière chance, qualifiant les composantes politiques actuelles de morts ecclésiastiques et appelant la Mission des Nations Unies à assumer la responsabilité de trouver une solution à la crise libyenne, ce qui est perçu comme une menace déguisée pour les forces responsables de la mise en place de la règle constitutionnelle qui empêche les militaires de se présenter aux élections présidentielles.
Ces cercles indiquent que les bisexuels ont refusé de se présenter aux élections comme une isolation politique de la plupart des opposants de l’ancien régime libyen qui ont acquis une deuxième nationalité pendant leur séjour dans les pays d’immigration, ce qui entrave les efforts et les initiatives régionales et internationales visant à relancer le processus électoral en Libye.
Mais al-Michri a essayé de se dissocier des blocages électoraux, accusant dans l’interview télévisée le chef du gouvernement d’unité nationale, Abdel Hamid Dbeibah, de se battre pour empêcher que les Libyens ne se rendent aux élections et ne leur versent des milliards.
Lors de sa rencontre sur la chaîne de télévision Libya Libres financée par le Qatar et diffusée par la Turquie, al-Michri a appelé Dbeibah à un débat public en direct et ouvert à tous, en expliquant que si des élections ne pouvaient se tenir sans la présence de deux gouvernements, une nouvelle autorité serait créée pour organiser les élections.
Les observateurs font observer que ce refus ne sera certainement pas accepté par Dbeibah et par une partie de la communauté internationale, en particulier par les États-Unis, qui ont déjà rejeté la formation d’un nouveau gouvernement et ont confirmé leur soutien à l’option consistant à maintenir le gouvernement de Tripoli jusqu’aux élections.
Depuis mars 2022, un gouvernement dirigé par Fathi Bachagha est chargé par la Chambre des représentants de Tobrouk (est), dirigée par Salah, avec le gouvernement de Dbeibah qui refuse de céder le pouvoir à un gouvernement mandaté par un nouveau parlement élu.
Afin de résoudre la crise, l’ONU a lancé une initiative consistant à réunir une commission composée de représentants de l’État et du Congrès (un bureau de conseil), afin de convenir d’une norme constitutionnelle qui conduirait le pays à des élections qui auraient échoué à la fin de 2021.