Grand Maghreb

Un rapprochement algéro-iranien sur fond de rupture et des tensions avec le Maroc


L’Iran et l’Algérie se préparent à renforcer leur alliance et à entamer une nouvelle phase de relations, fondée sur le renforcement de leur politique de voisinage, tandis que le rapprochement entre l’Algérie et l’Iran s’opère au milieu d’une crise diplomatique et d’un boycott diplomatique entre le Maroc et le voisin oriental du royaume – une rupture fermement soutenue par Téhéran.

L’Iran cherche à ouvrir une porte plus large pour contourner la crise économique et contourner les sanctions internationales, ainsi qu’à créer un front extérieur en Afrique par la porte du Maghreb contre Israël qui a repris en 2020 les relations diplomatiques avec le Maroc dans le cadre d’accords passés avec les Émirats arabes unis et Bahreïn, et plus tard avec le Soudan soutenu par les États-Unis.

Les relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran sont rompues depuis 2018, en raison de la relation entre le Hezbollah libanais et un agent iranien, le Front Polisario séparatiste, et à la lumière du rôle subversif de l’Iran, confirmé par l’ambassade d’Iran en Algérie, visant la sécurité et la stabilité du royaume.

L’impasse diplomatique entre le Maroc d’une part, et l’Algérie et l’Iran d’autre part est le point de convergence et de convergence des deux derniers pays, qui s’engagent sur une voie hostile aux intérêts du Maroc et à la sécurité nationale du Maroc sur la base de l’ennemi de mon ennemi est mon ami.

Dans cette logique d’hostilité qui est devenue une approche de la politique algérienne et iranienne envers le royaume, les démarches de rapprochement entre l’Iran et l’Algérie et la Russie s’accélèrent parallèlement à une convergence entre l’Algérie et la Russie, formant finalement un axe trilatéral entre les trois pays – bien que l’Algérie et l’Iran évoluent sur une trajectoire qui va au-delà de la simple promotion d’intérêts économiques, pour menacer les intérêts et la sécurité du Maroc, surtout après le rapprochement entre Rabat et Israël.

Dans ce contexte, les Affaires étrangères iraniennes ont annoncé dans une déclaration que le Ministre des Affaires étrangères Hossein Amir abdollahian avait informé son homologue algérien Ramtane Lamamra, lors d’un appel téléphonique, de l’invitation du président iranien Ebrahim Raïssi à son homologue, Abdelmadjid Tebboune, à se rendre à Téhéran, mais que la visite n’avait pas été programmée et que les autorités algériennes n’avaient pas quant à elles annoncé l’intention de Tebboune de se rendre en Iran.

Les présidents algérien et iranien se sont déjà rencontrés à Doha en février de l’année dernière en marge du sixième sommet des pays exportateurs de gaz. Le chef de son gouvernement, Tebboune, a été envoyé à Téhéran en août 2021 pour assister à la cérémonie d’investiture de Raïssi.

Le Ministre des affaires étrangères de l’Iran a déclaré qu’Abdollahian  et Lamamra avaient discuté des questions les plus importantes qui préoccupent les deux pays, notamment les questions bilatérales, les évolutions régionales, y compris dans la région et dans le monde islamique, l’incursion récente du Ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, dans la mosquée Al-Aqsa et les provocations israéliennes.

Le Ministre algérien des affaires étrangères, s’adressant à son homologue iranien, a déclaré qu’il était prêt à tenir des consultations politiques entre les deux pays dans un avenir proche et l’a invité à se rendre en Algérie.

Ces développements suggèrent que le partenariat économique entre l’Iran et l’Algérie s’est étendu à la sécurité en fonction des intérêts de chacun, mais aussi des objectifs géopolitiques respectifs, tandis que la Russie, forte de liens étroits entre les deux pays, constitue un autre lien qui met en évidence le lien stratégique entre l’axe trilatéral, qui s’est clairement renforcé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le Président iranien a invité son homologue algérien à se rendre à Téhéran, alors que les préparatifs du Sommet arabo-israélien, le Forum du Néguev 2, organisé par les États-Unis et le Groupe des ministres des Affaires étrangères des pays arabes qui ont signé des accords de paix il y a deux ans avec Israël, ont commencé aujourd’hui aux EAU, et se tiendront au Maroc en mars prochain.

Une délégation importante de responsables israéliens, bahreïniens, égyptiens et des pays adhérant à des accords de normalisation avec Tel Aviv devrait se rendre à Rabat avec une délégation de haut niveau des États-Unis.

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