L’Afghanistan, les Talibans tuent des dizaines d’anciens militaires et de juristes
L’Afghanistan connaît depuis quelque temps une augmentation exponentielle du taux d’assassinats des Talibans d’anciens membres de l’armée afghane et de membres d’associations de défense des droits de l’homme.
Dans un article du magazine américain Foreign Policy , publié en mai, faisant état d’une augmentation des homicides, en particulier pendant les affrontements avec le soi-disant Front de résistance nationale dans trois provinces afghanes et après des soulèvements armés dans certaines provinces de l’Est et du Sud de l’Afghanistan, le rapport conclut que les Talibans ont arbitrairement arrêté, torturé et tué des dizaines de civils. Quiconque s’oppose aux Talibans est tué à la tête, homme ou femme. Le mollah Babak, un haut fonctionnaire taliban de l’État de Wardak, a affirmé dans une vidéo publiée sur les médias sociaux de l’époque qu’ «Ils leur font subir un lavage de cerveau au profit des Américains, et la seule solution est de leur tirer une balle dans la tête, et je suis prêt à venir tirer sur ceux qui ont été capturés par les talibans avec mon arme, en plein dans leur tête, et à tuer comme les chiens et les ânes.. ».
Dans un cas documenté, le fils d’un ancien responsable des services de renseignements afghans a été torturé à mort au poste de police de la région des Talibans à Badakhshan; D’autres anciens officiers de l’Armée nationale afghane ont été enlevés de force sans laisser de traces. Dans un autre cas, un ancien officier de l’Armée nationale afghane a été arrêté par les Talibans et tué par balle à l’extérieur de son domicile. Le mouvement a ouvert le feu sur la foule lors des funérailles d’un officier de police afghan, forçant la famille à enterrer l’homme en secret.
L’augmentation des assassinats intervient au moment où d’anciens responsables afghans accusent les talibans d’une gestion désastreuse des fonds publics. Selon les anciens fonctionnaires et diplomates afghans qui ont préparé le rapport choquant, les talibans n’ont pas payé les salaires des fonctionnaires depuis des mois. Au lieu de cela, l’organisation a partagé les salaires entre les partisans du régime. Ce n’est pas la première alerte à l’augmentation des assassinats des talibans. En janvier, l’ONU a indiqué que plus de 100 anciens responsables afghans avaient probablement été tués depuis la prise de Kaboul par les talibans en août 2021, et la plupart des meurtres de ce groupe ont été commis par des militants.
De son côté, Aref Dostyar, ancien Consul général de l’Afghanistan à Los Angeles jusqu’au début de l’année et maintenant Conseiller principal pour l’Afghanistan à l’Institut Kroc, explique : « Les exécutions extrajudiciaires qui suivent les anciens militaires et d’autres personnes considérées comme une menace constante dès le départ », ajoute-t-il, « mais depuis, cette augmentation a vraiment commencé à mesure que s’est produite la crise en Ukraine, parce que le monde et les médias ont tous les deux divergé de l’Afghanistan, et les talibans ont voulu en profiter, et ils ont donc cherché à soutenir plus d’opposants que jamais ».
Selon le Journal américain, en l’absence de soldats sur le terrain, les États-Unis et les pays de l’alliance de l’OTAN – qui ont combattu en Afghanistan – ont eu du mal à vérifier la validité de cette soudaine augmentation des exécutions et des assassinats aveugles. Mais Ali Nazari, chef des relations extérieures du Front de résistance nationale afghane, a déclaré que des centaines de personnes avaient disparu des zones où les Talibans avaient rencontré la plus grande résistance à leur régime, comme la vallée du Panjshir, Andarab, Takhar, Khost et Nazari : « Chaque fois qu’ils sont vaincus dans la bataille, ils augmentent leurs atrocités contre les civils, en particulier ceux qui sont associés aux combattants ».
