19 juillet, Rached Ghannouchi comparaîtra devant la justice
Le chef des Frères de Tunisie, Rached Ghannouchi, serait jugé le 19 Juillet par le juge d’instruction de la Cour de justice pour la lutte contre le terrorisme (tribunal compétent).
Ghannouchi avait été informé hier, mardi, de cette convocation au sujet de l’affaire de l’association caritative « Nemaa » à caractère terroriste.
Hier, le Président de la Commission d’analyse financière, le Gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi, a adressé un ordre à toutes les banques et à l’Office National des Postes pour les informer de la décision de geler les comptes d’un certain nombre de dirigeants et d’amis d’Ennahdha, notamment Ghannouchi et son fils Moad, son beau-frère Rafik Abdessalem, l’ancien Premier Ministre Hamadi Jebali, ses fils et frère Mohammed Al-Hashfi, et Najeh al-Hadj Latif, l’un des bras cachés de Ghannouchi, Rafiq Amara et Abdel Karim Souleimane.
L’examen du dossier a commencé à la suite d’une plainte déposée par la Commission de défense des chefs de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés en 2013, pour des accusations d’association caritative d’avoir obtenu des fonds d’origine étrangère anonymes.
Le ministère public du tribunal de première instance de Tunis a chargé la Sous-Direction de la recherche économique et financière du Département de la police judiciaire de faire des recherches, d’entendre les déclarations d’un représentant des plaignants dans un premier temps avant d’obtenir des décisions concernant la Banque centrale, la Commission d’analyse financière et la Banque de capital étranger.
Les opérations financières ont été limitées à des transferts de fonds de l’étranger et à des retraits effectués pendant une période donnée, en particulier entre 2013 et 2014, dont des millions sans que leurs sources soient identifiées.
Les agents de la Sous-Direction de la recherche économique et financière ont donné mandat à trois fonctionnaires de l’association caritative pour établir l’origine de ces fonds et, avec la ré-audition de ceux-ci, il n’a pas été possible de présenter les documents requis pour l’autorisation judiciaire de transférer le dossier au Service judiciaire de lutte contre le terrorisme, qui a chargé le Service national de lutte contre le terrorisme de poursuivre la recherche avec l’autorisation de cinq jours d’emprisonnement pouvant être prolongés, et d’inclure deux autres fonctionnaires de l’association dans les inspections.
Les avocats de Chokri et de Balaïd ont déposé une plainte auprès de la justice militaire au sujet de ce qu’ils ont appelé « l’appareil financier clandestin d’Ennahdha ». La justice militaire a confié à l’unité antiterroriste la garde nationale en partie, et a abandonné la partie financière au Tribunal de première instance de Tunis.
Redha Radaoui, membre du Conseil de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, a déclaré qu’une association fondée en 2011 sous le nom de « Nemaa Tunis » avait pour but d’encourager l’investissement étranger, qu’elle était impliquée dans des crimes d’infiltration (en servant de jeunes Tunisiens pour combattre dans des zones de conflit et de guerre), qu’une première recherche pénale avait été ouverte peu après par le mouvement de Ennahdha, les Frères Ennahdha, au travers de son bras de fer, et que l’enquête avait été arrêtée.
Il a noté que « l’une des parties mises en cause est un dénommé Najeh al-Hadj Latif, qui dirige les affaires du leader des Frères de Tunisie, Rachid Ghannouchi, un de ses bras cachés, et qui a été agent d’une société de textile tunisienne, à l’origine britannique, dont il a été expulsé, mais qui, pendant qu’il dirigeait la société, utilisait le compte électronique de la deuxième société pour gérer les activités administratives et financières suspectes avec Ennahdha ».