Un expert dans les sondages révèle les raisons de l’impopularité des Frères Musulmans
Le professeur de sciences politiques de l’Université du Michigan et expert dans les sondages Mark Tesler a déclaré : « La popularité des Frères musulmans a été affaiblie par la découverte de leurs véritables objectifs, très éloignés de ceux de l’État-nation ».
Il a évoqué une conférence organisée par le Centre de recherche et de conseil Trends à Abu Dhabi sur le thème : « L’islamisme dans les sondages d’opinion arabes », dont il a expliqué que l’expérience des mouvements islamistes dans la gouvernance s’est révélée être un échec, et a conduit à une baisse significative de la confiance des communautés dans de nombreux pays arabes. Les sondages dans certains pays arabes ont montré que les Frères sont en déclin, selon le journal d’Al-Ittihad.
Tesler présenta les résultats des sondages d’opinion réalisés en Égypte, en Tunisie et en Algérie après le mouvement du Printemps arabe, indiquant que les mouvements islamistes avaient la possibilité de gouverner dans certains pays arabes, mais qu’ils n’avaient pas saisi ces opportunités et n’y avaient pas réussi de manière satisfaisante, notant qu’après le renversement de Mohamed Morsi en Égypte en 2013, la confiance des Égyptiens dans les mouvements islamistes en général avait considérablement diminué, tout comme la situation en Tunisie, avec peu de différences entre les deux modèles. La popularité de ces mouvements a également diminué en Algérie et dans l’ensemble de l’Afrique du Nord, car les gens se sont assurés de leur incapacité à gouverner.
Tesler a rapporté que l’expérience des mouvements de l’Islam politique en matière de gouvernance a conduit la majorité des Arabes à croire que la démocratie répand le chaos, renforce les divisions au sein de la société et n’aide pas au développement. Il a fait remarquer que l’EI, le groupe terroriste, a cherché à attirer de jeunes gens peu instruits, mais les sondages indiquent un refus de la part de ce groupe de rejoindre l’organisation, soulignant que la sensibilisation des membres de la société aux objectifs de l’EI et d’autres groupes extrémistes et terroristes les aide à ne pas se joindre à de tels groupes.
Il a expliqué qu’il était important que le débat, le dialogue et l’échange entre les élites politiques arabes servent de base politique pour déterminer la qualité d’un système politique susceptible d’être approuvé, et que les sondages d’opinion qui avaient été réalisés portaient sur les aspects politiques et stratégiques de la gouvernance et sur la qualité de la démocratie souhaitée par les sociétés.
