2800 ans plus tard, l’Italie rend en Irak la ‘Plaque de Salmanazar’
l’Irak a dévoilé une plaque de pierre clouée vieille de 2800 ans qui a été restituée par l’Italie, alors que Bagdad cherche à récupérer les artefacts pillés de ses sites archéologiques riches.
La plaque porte l’inscription de Salmanazar III, le roi assyrien qui a régné sur la région de Nimroud (nord) de 858 à 823 av. J.-C.
Les circonstances de l’arrivée de la plaque en Italie ne sont pas encore claires, mais les autorités italiennes ont restitué la pièce au président irakien Abdul Latif Rashid lors de sa visite à Bologne le 14 juin.
Rashid a déclaré lors d’une cérémonie organisée dimanche au palais présidentiel de Bagdad pour transférer la plaque au musée national : « Je tiens à remercier les responsables italiens pour leurs efforts et leur coopération dans le retour de cette pièce ».
Leith Majid Hussein, le directeur de l’Autorité générale pour les antiquités et le patrimoine en Irak, a expliqué à l’Agence France-Presse que la plaque porte les titres du roi Salmanazar III, de son père Ashurnasirpal II et de son grand-père. Elle rappelle également la construction du ziggurat, un bâtiment massif dans la région de Nimroud, dans la province de Mossoul.
Il a souligné que la pièce « est arrivée en Italie d’une manière ou d’une autre dans les années 1980 », où elle a été saisie par les carabiniers italiens.
Le ministre irakien de la Culture, Ahmed Fakhir Al-Badrani, a reconnu que les circonstances de la découverte de la plaque ne sont pas encore claires, affirmant que la découverte aurait pu avoir lieu lors de fouilles archéologiques ou lors des travaux sur le barrage de Mossoul.
Il a souligné l’importance de cette pièce, notant que « le texte cunéiforme qui s’y trouve est un texte complet ».
L’Irak est le berceau des civilisations sumérienne, akkadienne, babylonienne et assyrienne, auxquelles l’humanité doit l’invention de l’écriture et des premières villes.
Le pays souffre du pillage de ses artefacts depuis des décennies, un problème qui s’est aggravé en raison du chaos provoqué par l’invasion américaine en 2003, suivie de la montée en puissance de l’État islamique en 2014.
Le président irakien s’est engagé à continuer de travailler pour récupérer tous les artefacts historiques liés à l’histoire irakienne à l’étranger, en déclarant : « Nous espérons que le Musée irakien sera l’un des meilleurs musées au monde, et nous travaillerons en ce sens ».
En mai, le procureur de New York a restitué deux sculptures anciennes à l’Irak, un taureau en calcaire de Mésopotamie et une statue de taureau sumérienne en marbre de la ville d’Uruk (Erech) sur un site archéologique.
Les deux sculptures, qui avaient été volées pendant la guerre du Golfe, sont arrivées secrètement à New York à la fin des années 1990, selon un communiqué du bureau du procureur.
La sculpture du taureau faisait partie de la collection privée de Shelby White, une milliardaire de 85 ans et bienfaitrice du Metropolitan Museum.