Moyen-Orient

2024 : L’année la plus difficile pour la mosquée Al-Aqsa depuis des décennies


Les incursions des extrémistes israéliens dans la mosquée Al-Aqsa ont atteint un chiffre record en 2024.

Pour la première fois depuis le début des incursions en 2003, les scènes de pratiquants extrémistes effectuant des rituels talmudiques et des prières à voix haute dans les cours de la mosquée sont devenues presque quotidiennes.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, chef du parti « Force juive », a dirigé ce changement sans précédent dans la gestion de la mosquée. Depuis octobre 2023, les prières dans la mosquée sont désormais réservées aux habitants de Jérusalem-Est et aux citoyens arabes d’Israël, les résidents de Cisjordanie et de Gaza étant interdits d’accès.

Le bureau du Premier ministre israélien a maintes fois affirmé qu’il n’y avait « aucun changement dans le statu quo » de la mosquée Al-Aqsa, mais la réalité sur le terrain raconte une autre histoire.

En novembre 2023, lors d’une session parlementaire, Ben Gvir a déclaré : « Nous renforçons la souveraineté à Jérusalem, y compris sur le Mont du Temple (Al-Aqsa). La politique qui consistait à éloigner tout Juif priant sur ce site a changé, et j’en suis très fier. »

En août, il a déclaré à la radio de l’armée israélienne : « Si je pouvais faire tout ce que je veux, je planterais le drapeau israélien sur ce site. » À la question de savoir s’il construirait une synagogue sur le site, il a répondu : « Oui. »

Les incursions répétées de Ben Gvir dans la mosquée Al-Aqsa ont suscité des réactions indignées de la part du monde arabe, islamique et international, poussant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à exiger que Ben Gvir obtienne son autorisation avant de planifier de nouvelles incursions.

Les groupes extrémistes israéliens qui dirigent les incursions se vantent que l’année 2024 a vu une augmentation significative du nombre de participants.

Les données auprès du Département des waqfs islamiques à Jérusalem révèlent que le nombre d’incursions a atteint un record depuis 2003 :

  • Janvier : 2 740
  • Février : 2 413
  • Mars : 3 262
  • Avril : 5 527
  • Mai : 3 405
  • Juin : 4 705
  • Juillet : 3 385
  • Août : 7 440
  • Septembre : 4 064
  • Octobre : 9 750
  • Novembre : 3 797

Ainsi, plus de 50 000 incursions ont été enregistrées en 2024.

Pour comparaison :

  • En 2023, 48 223 incursions ont été recensées.
  • En 2022 : 48 000.
  • En 2021 : plus de 34 000.
  • En 2020 : environ 18 526.
  • En 2019 : environ 30 000, un chiffre similaire à 2018.
  • En 2017 : environ 26 000.

Depuis le début des incursions, la police israélienne interdisait tout rituel talmudique, même silencieux, et expulsait les extrémistes du site. Cependant, en 2024, des rituels talmudiques bruyants, des prosternations spectaculaires, le déploiement du drapeau israélien, le son du shofar et des danses sont devenus des scènes récurrentes, en particulier pendant les fêtes juives.

En août 2024, les institutions islamiques de Jérusalem, notamment le Conseil des waqfs et des affaires islamiques, l’Autorité islamique supérieure, la Fatwa palestinienne et le Département des waqfs, ont déclaré : « Nous rejetons les actions provocatrices et les déclarations scandaleuses du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, concernant la mosquée Al-Aqsa/Mont du Temple. Sa dernière déclaration appelant à la construction d’une synagogue juive à l’intérieur de la mosquée est inacceptable. »

Ils ont également averti contre « l’escalade des profanations et des tentatives de judaïsation, soutenues par le gouvernement israélien, qui protège les extrémistes et offense les sentiments de deux milliards de musulmans dans le monde. »

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