Yémen : l’ONU appelle au calme après des accusations de violation de la trêve
Les Nations unies ont appelé vendredi les belligérants au Yémen à la « retenue » après de nouvelles accusations de violation de la trêve par le gouvernement et les rebelles Houthis, six jours après son entrée en vigueur dans ce pays en guerre.
Déclenché en 2014, le conflit oppose les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, aux forces progouvernementales, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine.
Cette trêve arrachée par les Nations unies est entrée en vigueur samedi – au premier jour du ramadan, le mois du jeûne musulman – offrant une lueur d’espoir dans ce conflit qui a causé l’une des crises humanitaires les plus graves au monde.
Vendredi, une source militaire a affirmé à l’AFP que les forces loyalistes ont « déjoué une attaque des Houthis » dans le sud de Marib, dernier bastion du gouvernement dans le Nord, au cœur d’une bataille clé avec les rebelles.
« Les Houthis ont profité de l’arrêt des bombardements pour renforcer leur présence militaire » autour de cette ville stratégique, a indiqué la source sous le couvert d’anonymat, tout en affirmant que les forces progouvernementales étaient parvenues à « faire reculer » les rebelles.
La trêve est menacée
Mardi, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed ben Moubarak, a accusé les Houthis de « menacer la trêve avec notamment des déploiements militaires, des mobilisations de troupes et de véhicules, des tirs d’artillerie et des attaques de drones ».
De leur côté, les insurgés ont affirmé vendredi sur leur chaîne Al-Massira avoir « repoussé une avancée » des forces loyalistes dans le sud de Marib, les accusant de « violer la trêve ».
Sur Twitter, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a pour sa part exhorté vendredi « toutes les parties à la retenue afin de faire respecter la trêve, tel que promis au peuple yéménite ».
Ces nouvelles accusations interviennent au lendemain de l’annonce faite par le chef de l’Etat du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a indiqué remettre ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel, dans le but d’unifier le camp en guerre contre les rebelles.
Selon l’ONU, le conflit a causé la mort de près de 380.000 personnes, dont une majorité de décès indirects liés à la faim, aux maladies et au manque d’eau potable, tandis que des millions d’autres ont été déplacées.