Yémen : Après 8 ans de siège… Les crimes des Houthis à Taïz
Plus de 22 000 civils ont été victimes du siège et des attaques terroristes perpétrées par les milices houthies sur la ville de Taïz, qui dure depuis 3 000 jours
Un rapport publié par le Centre d’information et de réhabilitation des droits de l’homme au Yémen, intitulé « Taïz… Le plus long siège de l’histoire (8 ans de meurtres systématiques) », a recensé un total de 25 973 violations à l’encontre des civils entre le 21 mars 2015 et le 30 juin 2023.
Le rapport, publié par l’agence de presse Saba, révèle la mort et les blessures de 22 053 civils à la suite des attaques, des mines et des incendies des milices houthies. Le rapport indique que le nombre de décès s’élève à 4 105 civils, dont 878 enfants et 464 femmes, tandis que le nombre de blessés atteint 17 948 civils, dont 2 132 enfants et 2 660 femmes, depuis l’imposition du siège par les milices houthies sur la ville de Taïz en 2015.
Selon le rapport, « des dizaines de milliers de mines implantées par les milices houthies ont causé la mort d’environ 779 civils, dont 38 enfants et 23 femmes, et ont blessé 1 296 civils, dont 71 enfants et 30 femmes. » Le rapport a documenté 496 cas d’enlèvement de civils, 175 cas de disparitions forcées, 897 cas de détentions arbitraires et 102 cas de torture, entraînant la mort de nombreuses personnes ou des handicaps permanents, une paralysie totale ou la folie.
Le rapport a enregistré 97 cas d’agressions perpétrées par les milices houthies contre des civils et 78 violations de la liberté d’opinion et d’expression dans la province, classée comme capitale culturelle du pays.
Le rapport a documenté que près de 4 255 familles ont été déplacées de force et déplacées à l’intérieur du pays, notant que « le total des biens publics touchés par les violations s’élève à 614 biens, avec 11 bâtiments détruits et 87 installations publiques détruites, 62 installations et bâtiments gravement endommagés et 379 partiellement endommagés. De plus, 29 biens publics ont été pillés et saccagés, et 26 véhicules publics ont été endommagés. »
Il a également indiqué que le total des biens privés touchés par les violations s’élevait à environ 3 387 biens, avec 377 maisons et installations privées détruites, 323 totalement endommagées et 1 941 partiellement endommagées. Il a confirmé l’irruption et le pillage d’environ 48 maisons et installations privées, ainsi que les dommages subis par 511 véhicules privés, avec 187 cas de violations des biens privés surveillés.
Le rapport intervient au milieu d’un large mouvement politique et des droits de l’homme observé dans la province de Taïz, à l’occasion du passage des 3 000 jours de siège par les milices houthies.
Les organisations de la société civile ont appelé les Nations Unies et leur envoyé spécial au Yémen à assumer leurs responsabilités humanitaires et juridiques à l’égard des habitants de Taïz, qui sont assiégés depuis 3 000 jours, et à exercer des pressions pour mettre fin aux violations et aux crimes commis par les milices houthies terroristes à l’encontre des habitants de la province.
La déclaration publiée par 28 organisations yéménites a souligné la nécessité de traduire les milices houthies en justice conformément aux traités, accords et lois internationales, ainsi que l’application des résolutions des Nations Unies prises à l’encontre des milices.
Les milices houthies contrôlent sept directions à l’est, au nord et à l’ouest de Taïz, tandis que 16 directions ont été libérées mais restent assiégées par les houthies depuis 2015.
Le siège houthi comprend la coupure des routes terrestres, maritimes et aériennes reliant la ville de Taïz au reste du monde, ainsi que la fermeture des ports et des installations vitales, empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire et des produits de première nécessité.