Washington renonce à la condition de normalisation avec Israël en réponse aux exigences nucléaires de l’Arabie saoudite

La renonciation des États-Unis à la condition de normalisation des relations pour conclure un accord sur l’énergie nucléaire pacifique intervient quelques jours avant la visite prévue de Trump en Arabie saoudite, dans un contexte indiquant que les discussions pourraient ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales.
Washington a renoncé à l’exigence de signature d’un accord de paix entre l’Arabie saoudite et Israël, qui aurait conduit à une normalisation des relations, pour conclure un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Ce geste est un signe clair que l’administration du président Donald Trump cherche à courtiser Riyad et à tourner la page des tensions qui ont marqué les relations entre les États-Unis et le royaume sous le mandat du président précédent, Joe Biden.
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Ce développement, confirmé par deux sources officielles, survient à l’approche de la visite du président américain en Arabie saoudite la semaine prochaine. Les signes laissent penser que les discussions entre Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pourraient inaugurer une nouvelle phase de partenariat entre les deux pays.
L’abandon de l’exigence de relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et Israël constitue une concession majeure de la part de Washington. Sous l’administration de Joe Biden, les négociations nucléaires faisaient partie d’un accord plus large entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, lié à la normalisation des relations et à l’objectif de Riyad de conclure un traité de défense avec Washington.
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Le royaume a réaffirmé à plusieurs reprises qu’il ne reconnaîtrait pas Israël sans la création d’un État palestinien, ce qui a contrarié les efforts de l’administration Biden visant à élargir les accords d’Abraham signés lors du premier mandat de Trump. Aux termes de ces accords, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc avaient normalisé leurs relations avec Israël.
Le processus de reconnaissance par l’Arabie saoudite d’Israël a été ralenti par la colère suscitée dans les pays arabes par la guerre en cours à Gaza. Les négociations nucléaires ont également été entravées par les inquiétudes de Washington concernant la non-prolifération nucléaire.
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L’un des points de désaccord concerne l’article 123 de la loi américaine sur l’énergie atomique, qui autorise la coopération avec des pays développant des capacités nucléaires civiles, tout en posant des conditions pour limiter la prolifération, notamment l’interdiction d’enrichir l’uranium.
Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré que le royaume comptait enrichir de l’uranium et en faire le commerce. L’une des deux sources a affirmé que Riyad n’était toujours pas prête à signer ce que l’on appelle l’accord 123, qui interdit l’enrichissement ou le retraitement du plutonium — deux processus pouvant conduire à la fabrication d’armes nucléaires.
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Dans un signe possible d’un changement d’approche, le ministre américain de l’Énergie, Chris Wright, a déclaré lors de sa visite au royaume en avril que l’Arabie saoudite et les États-Unis suivaient une “voie” vers un accord nucléaire civil, précisant que la signature d’un accord selon l’article 123 serait une condition essentielle à tout partenariat.
La même source a ajouté qu’une solution envisagée pourrait être un accord dit de la “boîte noire”, qui permettrait uniquement à une équipe américaine d’accéder à une installation d’enrichissement d’uranium située sur le sol saoudien.
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Le royaume a des ambitions importantes en matière d’énergie nucléaire dans le cadre de la Vision 2030, qui vise à diversifier l’économie au-delà du pétrole. Alors que l’objectif initial était d’atteindre une capacité nucléaire de 17 gigawatts d’ici 2032, celui-ci a été révisé par la suite.
Des rapports issus des premières phases du programme faisaient état de projets pour construire jusqu’à 16 réacteurs à long terme. Pour l’instant, l’attention se porte sur le développement et la mise en service réussis de la première centrale nucléaire, le calendrier d’expansion future dépendant probablement de l’expérience acquise avec ce projet.
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L’Arabie saoudite vise à produire 50 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030, le reste devant être assuré par le gaz naturel. Par ailleurs, Riyad mise sur l’énergie pour atteindre ses objectifs en matière de technologies futures comme l’intelligence artificielle.
Le royaume a adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et dispose d’un accord de garanties avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. Toutefois, des discussions sont en cours pour passer à un accord de garanties plus complet.
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