Washington fait la lumière à l’ONU sur les manifestations en Iran
Cette semaine, aux Nations Unies, les États-Unis font état de manifestations contre le décès d’une jeune fille en garde à vue, et recherchent des moyens pour encourager des enquêtes crédibles et indépendantes sur les violations des droits humains en Iran.
Selon une note portée à l’attention de l’agence Reuters, les États-Unis et l’Albanie tiendront une réunion informelle du Conseil de sécurité le mercredi, et l’Iran, lauréat du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, ainsi que la représentante et militante d’origine iranienne Nazanin Boniadi prendront la parole.
La réunion soulignerait la répression continue des femmes, des filles et des membres des minorités religieuses et ethniques en Iran. Il recensera les possibilités d’encourager des enquêtes crédibles et indépendantes sur les violations des droits de l’homme commises par le Gouvernement iranien et les atteintes à ces droits.
L’Enquêteur indépendant des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, doit également prendre la parole lors d’une réunion à laquelle d’autres États Membres de l’ONU et des groupes de défense des droits de l’homme pourraient assister
Le mémorandum sur la réunion prévue confirme que « l’usage illégal de la force contre les manifestants se poursuivra et que le régime iranien poursuit les défenseurs des droits de l’homme et les opposants à l’étranger pour les enlever ou les assassiner en violation du droit international ».
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a appelé les autorités iraniennes vendredi à se pencher sur les « plaintes légitimes de la population, y compris en ce qui concerne les droits des femmes ». Dujarric a déclaré à des journalistes : « Nous condamnons tous les incidents qui ont fait des morts ou des blessés graves parmi les manifestants, et nous soulignons que les forces de sécurité doivent éviter tout recours inutile ou disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques et que les responsables doivent répondre de leurs actes ».
L’ONU a également exprimé sa « préoccupation croissante » au sujet des informations faisant état de décès lors des manifestations en Iran et a exhorté le gouvernement iranien à Téhéran à respecter les droits de l’homme, en notant que la crise pouvait et devait être maîtrisée par le dialogue.
Les troubles ont frappé l’Iran à la suite de la mort de la jeune fille, Mahsa Amini, 22 ans à la mi-mois dernier, après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour avoir violé les règles de l’uniforme islamique, et elle est morte en garde à vue.
Depuis sa mort, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays contre les méthodes répressives du gouvernement et contre le régime islamiste. Des groupes de défense des droits de l’homme ont affirmé qu’au moins 250 manifestants ont été tués, des milliers ont été arrêtés dans tout le pays. Les femmes ont joué un rôle important dans les manifestations, où elles ont arraché le hijab et fait le feu. La colère a été exacerbée par les informations faisant état de la mort de plusieurs jeunes filles dans les manifestations.
L’organisation iranienne des droits de l’homme a fait état d’au moins 253 victimes de manifestations en Iran, dont 34 personnes de moins de 18 ans.
La mission iranienne auprès des Nations Unies à New York accuse les États-Unis et ses alliés d’utiliser abusivement ses plates-formes pour « promouvoir leur ordre du jour politique ».