Grand Maghreb

Washington démontre sa coopération avec le Maroc et ignore les exigences du Polisario


Les données budgétaires du Pentagone pour 2023 ne contenaient aucune limite à la coopération militaire américano-marocaine. « African Lion Maneuvers » de l’année prochaine s’est également révélé être une étape supplémentaire qui montre que la gouvernance démocratique des États-Unis n’a pas modifié les positions officielles sur la coopération entre Washington et Rabat annoncées par l’ancien président américain Donald Trump, notamment la reconnaissance par les États-Unis du Sahara Marocain.

Le Maroc remporta ainsi une nouvelle victoire, qui conforta les positions internationales du Sahara Marocain, une victoire qui fut discutée dans les cercles américains, à l’instigation de certaines personnalités. Et à l’instigation de l’Algérie, il rejeta l’appui officiel de l’Amérique à la proposition d’autonomie pour le Sahara, sous souveraineté marocaine, comme seule base réaliste pour résoudre le conflit avec le Front Polisario.

Le président américain actuel, Joe Biden, a ratifié vendredi dernier le National Defence Commissioner Act 2023 (en) après avoir obtenu l’accord des Démocrates et des Républicains au Congrès.

Le budget du Pentagone détermine chaque année les questions de coopération avec les alliés des États-Unis à l’étranger, et peut parfois inclure des révisions de cette coopération avec des pays alliés ou non alliés selon des critères spécifiques.

Les données du budget de la Défense américaine indiquent également des signes avant-coureurs d’une consolidation du Maghreb, notamment le fait qu’aucune restriction n’ait été imposée à la coopération militaire entre les États-Unis et le Maroc, ce qui a sapé les efforts de lobbyistes américains connus pour soutenir le Polisario.

L’ancien sénateur républicain Jim Inhofe, ancien président de la Commission de Défense et de Sécurité du Sénat, a été l’un des principaux protagonistes politiques dans les batailles pour faire pression sur l’administration de Biden et pour qu’elle prenne des mesures pour resserrer l’étau sur le Maroc, y compris l’examen de la coopération militaire.

Mais le budget de la Défense des États-Unis pour 2023 était conforme à la volonté d’Inhofe, car il n’incluait aucune restriction ou condition liant la coopération militaire et de sécurité des États-Unis à l’engagement du Maroc d’ouvrir des négociations avec le Front Polisario séparatiste sur le dossier du Sahara Marocain.

La loi sur le budget de la défense américaine a également négligé une proposition antérieure d’Inhofe, qui est connu comme l’une des personnalités les plus sympathisantes du Front POLISARIO et de ses ambitions séparatistes, et demande que les manœuvres du « Lion africain » dans sa version de 2023 soient menées ailleurs qu’au Maroc.

L’ancien sénateur américain, en juin dernier, lorsqu’il a proposé que la ville de Rabat soit interdite aux manœuvres d’Assad en Afrique, a affirmé que le royaume érige des obstacles au règlement du conflit au Sahara – une erreur de la part du Front séparatiste et de l’Algérie, et a trouvé un écho dans les déclarations hostiles aux intérêts du Maroc, mais qu’il avait été dissous dès lors que le budget de la défense américain ne faisait aucune référence au partenaire marocain.

L’ancien sénateur Républicain a été battu aux élections de mi-mandat des membres du Congrès en novembre dernier et ses attaques contre le Maroc ont été abandonnées, mais il continue de mener des efforts apparemment sans impact sur la position du royaume en tant que partenaire crédible des Etats-Unis.

Le député de l’Oklahoma, Markwayne Mullin, a arraché avec succès le siège qui était celui du républicain Inhofe.

Après la défaite de l’ancien président américain Donald Trump aux dernières élections présidentielles face à son adversaire démocrate, Joe Biden, l’Algérie avait fait le pari que Washington ne reconnaîtrait plus l’Ouest du Sahara. Elle avait donc fortement défendu cet objectif, mais ses efforts se sont trouvés dans une impasse.

Enhoff et le lobby anti-Maroc ont aussi fait pression sur le « nouveau » président américain pour qu’il revienne sur la reconnaissance du Sahara Marocain par son prédécesseur, Trump, mais ils n’y sont pas parvenus, car la gouvernance démocratique tient compte du fait que le Royaume du Maroc est un partenaire crédible, avec des relations étroites et des intérêts stratégiques à Washington.

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