Politique

Washington conditionne un nouvel accord nucléaire avec l’Iran à une surveillance de l’enrichissement


Téhéran confirme que le deuxième round de négociations avec Washington se tiendra samedi à Mascate pour discuter d’autres dossiers en suspens.

L’envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a affirmé lundi qu’un éventuel nouvel accord sur le programme nucléaire iranien dépendra principalement de la vérification des niveaux d’enrichissement de l’uranium et des capacités d’armement nucléaire. Parallèlement, Téhéran a annoncé une seconde série de pourparlers à Mascate samedi prochain, dans l’espoir d’une résolution pacifique du dossier, en évitant une escalade militaire dans un Moyen-Orient déjà sous tensions.

Witkoff, qui a dirigé la délégation américaine lors des discussions avec les Iraniens la semaine dernière à Oman, a déclaré que « tout dépendra largement de la vérification du programme nucléaire », sans appeler à son démantèlement total.

Dans une interview accordée à Fox News, il a souligné que la vérification des capacités de « militarisation » du programme constitue un point « essentiel » dans les négociations, ajoutant que cela inclut les missiles et les dispositifs de mise à feu des bombes.

Il a précisé : « Ils n’ont pas besoin d’un enrichissement supérieur à 3,67 % », taux maximal autorisé par l’accord de 2015, dont les États-Unis se sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

Witkoff a noté que « dans certains cas, ils atteignent 60 %, dans d’autres 20 % », des niveaux bien au-delà de ce qui est nécessaire pour un programme nucléaire civil. Il a qualifié la première réunion de « positive, constructive et convaincante », tout en avertissant que « le diable se cache dans les détails ».

En revanche, des responsables iraniens ont rejeté tout contrôle sur les capacités militaires. Le Corps des Gardiens de la révolution a déclaré mardi que les capacités militaires iraniennes constituent une « ligne rouge » dans les discussions indirectes.

Le porte-parole du Corps, Ali Mohammad Naeini, cité par l’agence IRIB, a affirmé que « la sécurité, la défense nationale et la puissance militaire sont des lignes rouges pour la République islamique d’Iran et ne peuvent être discutées en aucune circonstance ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a rencontré samedi dernier Witkoff à Mascate, avec la médiation d’Oman. Il s’agit du plus haut niveau de représentation depuis l’effondrement de l’accord de 2015. Le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé lundi soir que le second round de négociations se tiendrait samedi prochain au même endroit, selon l’agence officielle IRNA.

IRNA a rapporté que « le porte-parole du ministère, Esmaïl Baghaei, a confirmé que Mascate accueillera à nouveau ce deuxième round de discussions indirectes entre l’Iran et les États-Unis ».

Baghaei a déclaré : « Après consultations, il a été décidé que Mascate accueillerait également ce deuxième round, prévu pour samedi 19 avril. »

Les ministres des Affaires étrangères néerlandais, Kaspar Veldkamp, et italien, Antonio Tajani, ont indiqué que cette seconde session, après celle de samedi dernier à Oman, se tiendra à Rome.

La porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, a indiqué que le ministre Marco Rubio s’est entretenu lundi avec son homologue turc Hakan Fidan au sujet des menaces que représente l’Iran, ainsi que ses alliés, pour la sécurité régionale.

Elle a ajouté dans un communiqué : « Ils ont convenu de l’importance de coopérer dans la lutte contre le terrorisme et de renforcer l’OTAN. »

Les discussions de samedi ont été qualifiées de « constructives » par l’Iran et les États-Unis, bien qu’ils n’aient plus de relations diplomatiques depuis 1980. Ces pourparlers ont suivi une lettre envoyée par Donald Trump au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, proposant des négociations, tout en menaçant d’une action militaire en cas de refus.

Téhéran a rejeté ces menaces, affirmant qu’elle répondrait avec force à toute attaque militaire. Pendant ce temps, l’armée américaine a déployé un porte-avions et plusieurs bombardiers B-2 dans la région.

Les responsables israéliens continuent également de menacer de frapper les installations nucléaires iraniennes si les négociations en cours échouent.

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