Politique

Washington cherche à normaliser les relations entre Israël et l’Arabie Saoudite avant les élections présidentielles

Le souhait du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, de conclure un accord de normalisation entre Riyad et Tel Aviv, selon des conditions définies par le Royaume, se heurte à l'obstruction de Netanyahu.


Jeudi, Antony Blinken a déclaré qu’il espérait toujours qu’un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite pourrait être signé avant la fin du mandat du président Joe Biden en janvier. Il a ajouté lors d’une conférence de presse en Haïti : « Je pense que si nous parvenons à un cessez-le-feu à Gaza, nous pourrons avancer vers la normalisation. »

Depuis plusieurs mois, l’administration américaine espérait que Netanyahu décroche la « récompense tant attendue » : la normalisation avec Riyad dans le cadre d’un accord global visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à résoudre les divisions enracinées dans la région. Cependant, le gouvernement israélien continue de s’engager dans l’escalade.

En juin dernier, l’ambassadeur saoudien en Grande-Bretagne, le prince Khalid bin Bandar bin Sultan, a déclaré que son pays ne normaliserait pas ses relations avec Israël au détriment du peuple palestinien. Riyad insiste sur sa position ferme : aucune relation diplomatique avec Israël ne sera établie tant que ce dernier ne reconnaît pas l’État palestinien aux frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi que l’arrêt des agressions israéliennes sur la bande de Gaza et le retrait de toutes les forces d’occupation israéliennes de Gaza.

Le Royaume a également exigé un accord de défense mutuelle comme condition préalable à la normalisation, tandis que des responsables américains ont révélé des avancées dans ce cadre.

Depuis le début des événements à Gaza, l’Arabie Saoudite et d’autres pays arabes et islamiques ont mené des efforts diplomatiques de haut niveau pour pousser la communauté internationale à trouver une solution urgente et complète répondant aux aspirations du peuple palestinien. Ils ont également insisté sur l’importance d’une solution globale et équitable au conflit israélo-palestinien.

Riyad a notamment appelé la communauté internationale, en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité qui n’ont pas encore reconnu l’État palestinien, à accélérer la reconnaissance de l’État palestinien aux frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, afin que le peuple palestinien puisse obtenir ses droits légitimes et qu’une paix globale et juste soit atteinte pour tous.

Cependant, ces efforts se heurtent à l’obstruction israélienne. L’ancien directeur de la CIA, David Petraeus, a affirmé que le « principal obstacle » à la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite était la solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien, ajoutant que cette solution est actuellement « hors de portée ».

Dans une déclaration précédente à CNBC, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé son opposition à la solution à deux États, promue pour la première fois dans les accords d’Oslo et soutenue par de nombreux acteurs internationaux. Il a déclaré que « la solution à deux États, telle que la décrivent les gens, serait essentiellement la plus grande récompense pour les terroristes. »

D’autre part, Blinken a déclaré qu’Israël et le Hamas devaient résoudre les questions restantes pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza.

Il a expliqué lors d’une conférence de presse : « D’après ce que j’ai vu, environ 90 % des questions ont été convenues, mais il reste quelques points cruciaux à régler, notamment ce qu’on appelle le corridor de Philadelphie au sud de Gaza à la frontière avec l’Égypte. »

Il a également mentionné des divergences sur la manière d’échanger les otages israéliens contre des détenus palestiniens.

Blinken a ajouté : « Je m’attends dans les jours à venir à ce que nous communiquions à Israël et que le Qatar et l’Égypte transmettent à Hamas nos idées, nous trois, sur la manière de résoudre les questions restantes. » Les États-Unis, le Qatar et l’Égypte jouent un rôle de médiation entre les deux parties.

Le président américain Joe Biden a proposé le 31 mai un plan de cessez-le-feu en trois étapes, mais des désaccords subsistent, entravant la conclusion d’un accord final pour un cessez-le-feu et la libération des otages détenus à Gaza.

Le Hamas rejette toute présence israélienne dans le corridor de Philadelphie, tandis que Netanyahu insiste sur le fait qu’Israël ne s’en retirera pas.

Cette semaine, la Turquie, cinq pays arabes dont l’Arabie Saoudite, ainsi que l’Autorité palestinienne, se sont joints à l’Égypte pour rejeter la demande d’Israël de maintenir des troupes dans le corridor de Philadelphie.

En réponse à la question de savoir s’il était encore possible de normaliser les relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, le secrétaire d’État américain a répondu : « Il y a encore une chance » de le faire si un cessez-le-feu à Gaza est atteint.

Cette vague de conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des décennies, a éclaté le 7 octobre dernier lorsque le Hamas a lancé une attaque contre Israël, faisant selon les statistiques israéliennes 1200 morts et environ 250 otages.

Depuis lors, l’attaque israélienne continue sur Gaza a fait plus de 40 000 morts palestiniens, selon le ministère de la Santé local, et a forcé presque tous les 2,3 millions d’habitants de Gaza à fuir.

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