Washington avertit d’une action israélienne unilatérale si le Hezbollah n’est pas désarmé
L’envoyé américain Thomas Barrack a affirmé que la mainmise du Hezbollah compromet la souveraineté du Liban, empêche les investissements, affaiblit la confiance du public et représente un signal d’alerte permanent pour Israël.
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Lundi, Thomas Barrack a mis en garde contre la possibilité que « Israël agisse unilatéralement » si le Liban persiste dans ce qu’il a qualifié d’hésitation à désarmer le Hezbollah. Cet avertissement américain marque une mise en garde claire contre un éventuel retour des attaques israéliennes alors que la milice chiite, soutenue par Téhéran, continue de conserver son arsenal.
Dans une publication sur la plateforme X, Barrack a souligné que « avec la stabilisation de Damas, l’isolement du Hezbollah s’accentue », en référence à la situation en Syrie, où l’émissaire américain apporte un soutien marqué aux autorités du président syrien Ahmed Al-Sharaa, malgré les violations israéliennes répétées du territoire syrien.
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Cette remarque fait allusion à la nouvelle direction au pouvoir en Syrie après la chute du président Bachar Al-Assad fin 2024, un allié de l’Iran, qui avait permis à Téhéran d’utiliser le territoire syrien pour armer le Hezbollah.
Barrack a ajouté : « La domination de la milice compromet la souveraineté du Liban, empêche les investissements, affaiblit la confiance du public et demeure un drapeau
rouge constant pour Israël. » Il a poursuivi : « Mais aujourd’hui, les incitations à agir dépassent les coûts de l’inaction. Les partenaires régionaux sont prêts à investir, à condition que le Liban retrouve le monopole de la force légitime sous le commandement exclusif de ses forces armées. »
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L’émissaire américain, dont le pays entretient des liens d’alliance étroits avec Israël, a averti : « Si Beyrouth continue d’hésiter à désarmer le Hezbollah, Israël pourrait agir seule, et les conséquences seraient graves. » Il a ajouté que « le désarmement du parti n’est pas seulement une nécessité sécuritaire pour Israël, mais aussi une chance de renouveau pour le Liban. »
Selon Barrack, pour Israël, le désarmement du Hezbollah « signifie des frontières nord plus sûres ; pour le Liban, il s’agit de recouvrer sa souveraineté et d’une opportunité de relance économique. »
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Le 5 août dernier, le gouvernement libanais a approuvé une mesure limitant la possession d’armes, y compris celles du Hezbollah, à l’État seul. Le président libanais Joseph Aoun avait alors déclaré que cette décision visait à garantir la stabilité et à améliorer la situation économique.
Le mois suivant, le gouvernement a salué un plan élaboré par l’armée pour mettre en œuvre cette décision, mais sans préciser de délai, une prudence que les observateurs ont interprétée comme une tentative de ménager le Hezbollah et sa base populaire. Aoun a déclaré que les autorités cherchaient à éviter tout « choc politique ou sécuritaire ».
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À plusieurs reprises, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a conditionné le désarmement de la milice au retrait complet d’Israël des territoires libanais, à la fin de ses agressions, à la libération des prisonniers et au lancement de la reconstruction.
Israël avait lancé une offensive contre le Liban en octobre 2023, transformée en guerre totale en septembre 2024. Un accord a été conclu en novembre de la même année, mais Israël continue de le violer, occupant cinq collines libanaises conquises durant le conflit.
Depuis des décennies, Israël occupe la Palestine ainsi que des territoires au Liban et en Syrie, et refuse de se retirer ou de reconnaître un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les frontières d’avant la guerre de 1967.
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