Moyen-Orient

Une organisation des droits de l’homme recense 13 000 violations houthis à Al-Bayda, au Yémen


Une organisation yéménite de défense des droits de l’homme a documenté 13 000 violations commises par les milices houthis dans la province d’Al-Bayda au cours de la dernière décennie.

Malgré la mainmise des Houthis sur cette province stratégique, qui partage ses frontières avec huit autres gouvernorats, des rapports ont révélé des chiffres alarmants sur l’ampleur des violations.

Le Centre Rassd pour les droits, les libertés et le développement, une organisation non gouvernementale, a recensé au moins 13 000 violations dans la province d’Al-Bayda au cours des dix dernières années.

Selon le rapport, ce chiffre ne représente pas la totalité des violations, en raison du contrôle strict imposé par les Houthis, des restrictions imposées aux observateurs et aux organisations, ainsi que de la peur des victimes et de leurs proches de témoigner, craignant des représailles de la part des insurgés.

Une humanité en détresse

Le rapport, intitulé « Al-Bayda… une humanité en détresse », a recensé environ 12 989 violations perpétrées par les Houthis entre 2014 et 2024, dont 373 commises rien qu’au cours de l’année dernière.

Selon la même source, les milices houthis ont perpétré 823 meurtres, dont 30 % visaient des femmes et des enfants, en plus de 796 blessés, dont 35 % étaient également des femmes et des enfants.

Environ 3 083 civils ont été enlevés par les Houthis, tandis que 6 500 personnes ont été déplacées de force de leurs foyers. Le rapport fait également état de 440 cas d’agressions et de restrictions de déplacement.

En outre, il a recensé 1 374 cas de dommages à des biens publics et privés, dont 140 cas de destruction totale et 342 cas de destruction partielle.

Les violations les plus récentes

Le rapport indique qu’en 2023, un total de 373 violations des droits de l’homme ont été documentées dans tous les districts d’Al-Bayda.

Ces violations comprennent :

  • 54 homicides,
  • 53 blessés,
  • 153 arrestations arbitraires,
  • 14 cas de recrutement d’enfants soldats,
  • 19 atteintes à l’intégrité physique et psychologique,
  • 78 violations de biens publics et privés,
  • 56 autres formes d’abus.

La ville de Rada’a a enregistré le plus grand nombre de violations l’an dernier, avec 94 cas (25 %), suivie du district de Dhi Na’im avec 90 cas (24 %), du district de Zahir avec 44 cas (12 %) et du district de Al-Arsh avec 31 cas (8 %).

Le district de Qurayshiyah a enregistré 21 violations (6 %), tandis que 93 violations (25 %) ont été réparties sur le reste de la province.

Appel à une enquête approfondie

Le rapport appelle à « une enquête internationale urgente et transparente sur ces violations et à ne pas laisser les auteurs impunis, en raison des conséquences désastreuses pour la société ».

Il exhorte également la communauté internationale et l’ONU à mettre en œuvre des mécanismes de poursuite des criminels et à garantir qu’ils ne restent pas impunis, tout en appelant à une indemnisation équitable des victimes.

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