Une guerre nucléaire avec l’Inde va-t-elle éclater ? Réponse tranchée du ministre pakistanais de la Défense

Alors que les tensions entre l’Inde et le Pakistan s’intensifient suite à l’attaque sanglante survenue au Cachemire, le Pakistan a cherché à apaiser les craintes internationales quant à une possible escalade nucléaire.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a affirmé qu’un conflit nucléaire était “hautement improbable”, malgré l’escalade sans précédent que connaît la région.
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Pas de guerre nucléaire
Lors d’une interview accordée à l’agence « Sputnik », Khawaja Muhammad Asif a assuré que la probabilité d’une guerre nucléaire entre l’Inde et le Pakistan était « extrêmement faible ».
Il a souligné que son pays ne cherchait pas à provoquer de conflit militaire, tout en affirmant être prêt à se défendre en cas d’attaque.
« L’Inde et nous sommes deux puissances nucléaires, et je pense que les dirigeants des deux pays comprennent le danger que représenterait un affrontement direct », a-t-il déclaré, ajoutant : « Les dégâts seraient mutuels et incontrôlables. »
Ses déclarations interviennent après l’attaque meurtrière contre un bus transportant des touristes au Cachemire indien, ayant fait 26 morts. New Delhi a directement accusé Islamabad de soutenir le terrorisme, ce que le Pakistan a fermement nié.
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Escalade des tensions
Malgré les assurances du ministre pakistanais, la situation sur le terrain reste préoccupante.
L’Inde et le Pakistan ont échangé des tirs à leur frontière pour la troisième nuit consécutive depuis l’attaque, selon l’armée indienne.
Dans un communiqué, l’armée a dénoncé des tirs “injustifiés” d’armes légères depuis des positions pakistanaises, visant ses troupes dans les secteurs de Tammari Gali et Rampur, dimanche matin.
Elle a indiqué avoir répondu “par des tirs légers appropriés”, sans préciser s’il y avait eu des victimes.
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Des incidents similaires avaient été signalés lors des deux nuits précédentes.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a annulé un voyage à l’étranger pour superviser personnellement la riposte, promettant une réponse sévère au “terrorisme”.
Il a déclaré que “l’heure de la retenue était révolue”, marquant un tournant significatif dans la rhétorique indienne envers le Pakistan.
Par ailleurs, New Delhi a menacé d’utiliser “toutes les options possibles”, y compris la suspension du traité sur les eaux de l’Indus, l’un des rares accords ayant survécu aux décennies de tensions bilatérales.
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Puissances nucléaires majeures
L’Inde et le Pakistan disposent chacun d’un arsenal nucléaire conséquent, avec environ 164 ogives nucléaires pour l’Inde et 170 pour le Pakistan, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) en 2024.
Les deux pays reposent sur le principe de dissuasion nucléaire et n’ont pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ainsi, tout dérapage incontrôlé pourrait rapidement dégénérer en un affrontement global, menaçant la sécurité internationale.
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Scénario catastrophique
Les experts mettent en garde contre le risque d’erreur de calcul militaire, notamment en l’absence de canaux de communication d’urgence fiables entre les deux États.
Le Pakistan a développé, ces dernières années, des missiles nucléaires à courte portée (comme le « Nasr »), conçus pour un déploiement rapide sur le champ de bataille, augmentant ainsi les risques d’escalade nucléaire même lors de conflits conventionnels limités.
Malgré l’escalade, plusieurs analystes estiment que l’équilibre de la dissuasion nucléaire demeure stable, les deux camps étant conscients qu’une guerre nucléaire mènerait à une destruction mutuelle assurée.
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Les tensions se sont particulièrement exacerbées après l’attaque meurtrière de mardi à Pahalgam, dans le Cachemire indien, ayant fait 26 morts.
Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué l’attentat, New Delhi a directement pointé du doigt Islamabad.
Le Pakistan a nié toute implication et a réclamé une “enquête impartiale” sur cet incident, le plus meurtrier contre des civils depuis 2000.
En réponse, l’Inde a imposé mercredi des sanctions diplomatiques contre le Pakistan : suspension du traité de partage des eaux, fermeture du principal poste-frontière terrestre et réduction des effectifs diplomatiques.
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À son tour, Islamabad a expulsé des diplomates indiens, suspendu la délivrance de visas, fermé ses frontières et son espace aérien, et cessé toute relation commerciale avec l’Inde.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé les deux pays à “faire preuve de retenue”, rappelant qu’ils s’étaient affrontés à trois reprises depuis la partition de 1947.
L’Arabie Saoudite a déclaré œuvrer pour contenir la crise, tandis que l’Iran a proposé sa médiation.