Une crise énergétique menace d’exploser la situation sociale en Iran
Les autorités iraniennes imposent une fermeture anticipée des centres commerciaux à Téhéran en raison d'une pénurie d'énergie et menacent les contrevenants de sanctions sévères.
L’Iran fait face à une crise énergétique sans précédent, l’ayant poussé à imposer des restrictions strictes aux centres commerciaux, écoles et bâtiments publics dans environ la moitié des provinces. Toutefois, les fermetures anticipées des centres commerciaux annoncées lundi soir se limitent pour l’instant à la capitale, Téhéran. Cette crise pèse lourdement sur le front social, alimentant une tension qui pourrait dégénérer en protestations populaires face à la détérioration des conditions de vie de la majorité des Iraniens.
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L’Iran avait déjà connu des manifestations sociales en 2018, lorsque les commerçants du célèbre bazar de Téhéran s’étaient mis en grève à cause de l’effondrement de la monnaie locale et des restrictions sur les importations et devises étrangères.
À partir de mardi, les centres commerciaux à Téhéran ferment leurs portes deux heures plus tôt que d’habitude, dans le but de réduire la consommation d’énergie face à une pénurie aggravée par une vague de froid.
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Hamid Reza Rastegar, responsable de la chambre de commerce de Téhéran, a averti à la télévision d’État que « si les centres commerciaux ne respectent pas cette décision, ils seront fermés et leurs approvisionnements en gaz et en électricité seront coupés. »
La mesure impose la fermeture des centres commerciaux dès 20h00 (16h30 GMT), au lieu de 22h00 (18h30 GMT), selon l’agence de presse ISNA. La durée de ces restrictions, qui ne concernent que la capitale, n’a pas été précisée.
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Bien que la fermeture anticipée ait un impact limité à court terme sur les revenus des commerçants, la persistance de la crise pourrait l’aggraver et amener les autorités à élargir les restrictions énergétiques aux usines, dans un scénario similaire à celui vécu par la Turquie ces dernières années, avec des répercussions négatives sur des secteurs vitaux.
Malgré les vastes réserves de gaz et de pétrole de l’Iran, son réseau électrique souffre d’un manque d’investissements dans les infrastructures, en grande partie en raison des sanctions occidentales.
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Ces dernières semaines, les autorités ont dû rationner l’électricité en raison d’une pénurie de gaz et de carburant nécessaires au fonctionnement des centrales électriques. Les écoles et bâtiments publics de Téhéran et de plus de la moitié des 31 provinces iraniennes sont restés fermés pour le troisième jour consécutif mardi, selon l’agence IRNA.
Ces événements rappellent la crise provoquée par l’effondrement de la monnaie iranienne il y a quelques années, lorsque le rial avait plongé à des niveaux historiques, aggravant les conditions économiques et déclenchant des soulèvements notamment dans le bazar de Téhéran. Cette révolte avait été réprimée par les autorités avec fermeté.
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Le front intérieur subit de fortes pressions en raison des sanctions occidentales et de l’implication de l’Iran dans des conflits externes, ayant coûté des centaines de milliards de dollars, comme en Syrie. Le désengagement partiel de Téhéran envers ses alliés, notamment le président syrien Bachar al-Assad et le Hezbollah libanais, témoigne d’une crise financière qui oblige le régime à revoir ses financements externes.
Cette nouvelle crise risque d’intensifier la tension sociale. Les conséquences exactes restent incertaines, mais les faits et les déclarations officielles indiquent qu’une crise soudaine pourrait encore aggraver la détérioration économique et sociale.
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Les autorités se préparent déjà à une nouvelle vague de manifestations, comme celles déclenchées par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs. Cet événement avait failli provoquer un tournant majeur dans le plus grand mouvement de protestation que la République islamique ait connu.
Les Iraniens ressentent de plus en plus les effets de la crise économique au quotidien, avec la dépréciation continue de la monnaie et les répercussions négatives sur plusieurs secteurs, dans un contexte de tensions géopolitiques.
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