Politique

Un journal français : Conflit de pouvoir derrière la crise du passage frontalier de Ras Jedir

Les forces de sécurité stationnées au passage frontalier de Ras Jedir, du côté libyen, ont interrompu le mouvement de passage dans les deux sens


Le journal « Le Monde » a mis en lumière la crise du passage frontalier de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie, tandis que les autorités libyennes exigent toujours le contrôle total du passage pour le rouvrir, soulignant que « ce qui se passe au passage frontalier de Ras Jedir reflète un conflit de pouvoir », notant qu’il restera « fermé jusqu’à nouvel ordre ».

Le journal français a souligné un conflit qui commence à se former entre l’autorité dans l’ouest de la Libye et les Amazighs qui contrôlent le passage frontalier depuis 2011 après la chute du régime du défunt leader libyen Mouammar Kadhafi, renversé par une révolution populaire soutenue par l’OTAN et d’autres pays tels que le Qatar.

« Les officiers de police libyens responsables des opérations de surveillance ont quitté les frontières en laissant leur équipement tel que les scanners utilisés pour inspecter les véhicules sous la responsabilité de leurs homologues tunisiens. »

Dans un contexte similaire, la radio locale tunisienne « Mosaique » a rapporté, citant une source sécuritaire, que « les forces de sécurité stationnées au passage frontalier de Ras Jedir, du côté libyen et relevant de la municipalité de Zuwara, ont arrêté ce mardi soir le mouvement de passage dans les deux sens ».

La source sécuritaire a précisé que le côté libyen a « appelé ceux qui souhaitent entrer en Tunisie ou en Libye à se diriger vers le passage de Zuwara – Wazen », incluant également les ambulances libyennes et les Tunisiens revenant de Libye.

Mosaique a indiqué que le passage frontalier de Ras Jedir est le théâtre de la concentration de différentes formations sécuritaires et militaires tunisiennes sur l’ensemble de la bande frontalière, avec un calme relatif du côté libyen.

Le ministre de l’Intérieur intérimaire dans le gouvernement de l’unité nationale sortant, Emad Trabelsi, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse : « Nous cherchons à sécuriser les frontières de l’État pour lutter contre la criminalité et la contrebande », soulignant que les autorités ne reculeront pas « face aux trafiquants de drogue et à leurs complices ».

Il a confirmé que le passage frontalier est devenu au fil des ans un centre de contrebande de carburant notamment vers la Tunisie et de trafic de drogue comme l’amphétamine dans le sens inverse.

Il a expliqué que la force de maintien de l’ordre relevant de son ministère, envoyée lundi à Ras Jedir pour arrêter les contrebandiers et assurer la sécurité des voyageurs, a été la cible de groupes « hors-la-loi », soulignant qu’elle a été contrainte de se retirer pour protéger les vies et les biens.

Il a déclaré que « l’attaque contre la police est injustifiée car le ministère de l’Intérieur est l’autorité compétente chargée de sécuriser les frontières », ajoutant « nous ne laisserons pas nos frontières et nos points de passage sans sécurité et nous ne resterons pas les bras croisés face au chaos, à la contrebande et à la dilapidation des ressources nationales ».

Les parties impliquées dans la crise, à savoir la force amazighe contrôlant le passage et accusée de mener des activités de contrebande, notamment de carburant, et les forces de sécurité envoyées par l’intérieur libyen au passage, n’ont pas encore abouti à des résultats, tandis que certaines personnalités amazighes ont menacé d’escalade en cas de tentative d’imposer une réalité sur elles dans la région.

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