Un homme politique kurde met en garde contre l’invasion de deux villes irakiennes par la Turquie

Au vu des violations persistantes de la souveraineté de l’Iraq et de la pénétration flagrante de son espace aérien et de son territoire, le politicien kurde Mohamed Amin Benjoni a averti que la Turquie se préparait à envahir deux villes iraquiennes : Mossoul, un ancien bastion de l’EI, et Kirkouk.

Le site du journal turc Zaman rapporte que Benjoni a fait état de deux déclarations à la radio : La dernière opération militaire turque est la préparation d’une opération complète de rétablissement du contrôle du territoire irakien, qui devrait débuter en 2023.

En violation flagrante de la souveraineté et de l’espace aérien de l’Iraq, le Ministre turc de la défense, Hulusi Akar, a annoncé le 17 Avril que des avions de combat, des drones et des hélicoptères turcs avaient bombardé des cibles, des camps, des tunnels, des abris et des stocks de munitions qui auraient été des combattants kurdes dans le nord de l’Iraq, sans aucune coordination avec les autorités iraquiennes. Akar a indiqué que les forces spéciales turques se sont infiltrées sur le territoire irakien par voie terrestre et ont participé à l’opération, qu’Ankara a baptisée « Claw Lock », visant les zones de Metin Ozab et Afashin-Basian dans le nord de l’Irak.

Benjoni, qui était un proche ami du dirigeant du PKK, Abdullah Oujellan, depuis des décennies, poursuit : « Je pense que cette opération est la préparation de l’opération globale (potentielle) annoncée par le Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, le Ministre de la défense et le Chef des services de renseignement, et c’est pour cette raison qu’ils prévoient une attaque de grande envergure pour envahir le Kurdistan de Mossoul à Kirkouk ».

Benjoni a affirmé que la Turquie avait établi une force militaire turkmène à Kirkouk pour le contrôler, en indiquant que la guerre contre le Parti des travailleurs du Kurdistan était un prétexte pour contrôler les puits de pétrole et les réserves de gaz naturel du Kurdistan méridional.

Benjoni estime également que l’opération militaire vise à faire pression sur l’Union patriotique du Kurdistan, qui s’oppose aux tentatives d’exportation du pétrole de la région du Kurdistan vers l’Europe en passant par la Turquie, et contrôle près de la moitié du gaz, pour un réexamen de ses décisions.