Un document secret révèle… Que veut la Russie de l’Ukraine ?

Le journal The Washington Post a révélé l’existence d’un document secret rédigé par un centre de recherche proche du Service fédéral de sécurité russe (FSB), exposant les exigences de la Russie concernant l’Ukraine.
Ce document, préparé en février, définit les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit en Ukraine, rejetant les plans initiaux du président Donald Trump visant à parvenir à un accord de paix en 100 jours, qu’il qualifie d’« irréalisables ». Il stipule qu’« une résolution pacifique de la crise ukrainienne ne pourra être atteinte avant 2026 ».
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Le document souligne la nécessité pour la Russie d’affaiblir la position de négociation des États-Unis concernant un accord de paix en Ukraine en attisant les tensions entre Washington et le reste du monde.
Il recommande également de rejeter toute initiative visant à déployer des forces de maintien de la paix en Ukraine, telles que proposées par plusieurs pays européens, estimant qu’elles seraient « sous une influence occidentale significative ».
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Le document considère que les projets des États-Unis visant à continuer d’armer l’Ukraine sont « totalement inacceptables », tout comme le maintien de l’armée ukrainienne à son effectif actuel d’un million de soldats.
Il suggère aussi que la Russie fasse pression pour accentuer la division de l’Ukraine, en établissant une zone tampon dans le nord-est du pays, à la frontière russe, ainsi qu’une zone démilitarisée près de la Crimée, annexée par Moscou en 2014. Cette dernière mesure aurait également un impact sur la région d’Odessa.
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En outre, le document évoque la nécessité d’un « démantèlement complet » du gouvernement ukrainien actuel.
Ce document, obtenu par une agence de renseignement européenne et consulté par The Washington Post, met en lumière les défis auxquels Donald Trump est confronté pour parvenir à un accord avec la Russie sur la paix en Ukraine, d’autant plus que Kiev a soutenu la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, révélant un rapprochement des positions entre Washington et Kiev.
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Le document détaille les moyens par lesquels la Russie pourrait renforcer sa position de négociation en exacerbant les tensions entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Il suggère également de permettre à Washington d’accéder aux ressources minérales russes, y compris celles situées dans les territoires sous contrôle russe en Ukraine, notamment dans la région du Donbass, où des gisements de terres rares ont été identifiés.
Il souligne aussi l’importance pour la Russie de prioriser la normalisation des relations entre Moscou et Washington, en restaurant l’ensemble des effectifs diplomatiques dans les ambassades des deux pays et en nommant Alexandre Darchiev comme ambassadeur de Russie aux États-Unis. Ces propositions ont été mises en œuvre après des discussions entre responsables russes et américains à Istanbul, le 27 février, qui semblaient axées sur les opérations de leurs missions diplomatiques respectives.
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Le document propose que la Russie accepte de ne pas déployer ses missiles balistiques de moyenne portée Orichnik en Biélorussie, à la frontière de l’Union européenne, en échange d’un engagement des États-Unis à ne pas installer de nouveaux systèmes de missiles en Europe. Il suggère également que la Russie cesse de fournir des armes aux pays considérés comme « inamicaux » envers Washington, en contrepartie de l’arrêt de l’aide militaire américaine à l’Ukraine. Toutefois, il note que la fin des livraisons d’armes russes aux alliés de Moscou serait « difficile à réaliser ».
Par ailleurs, le document rejette toute concession politique potentielle de la part de l’Ukraine – telles que le refus d’adhérer à l’OTAN ou l’organisation d’élections permettant la participation de partis pro-russes – les jugeant insuffisantes. Il affirme : « En réalité, il est impossible de changer le régime actuel de Kiev de l’intérieur du pays. Il doit être entièrement démantelé. »
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Il insiste sur le rejet de toute force de maintien de la paix en Ukraine, la qualifiant d’« absolument inutile », car elle serait sous « une influence occidentale considérable ». Il considère également les plans des États-Unis visant à poursuivre l’armement de l’Ukraine après un éventuel accord de paix comme étant « totalement inacceptables », de même que le maintien de l’armée ukrainienne à son effectif actuel d’un million de soldats.
Le document rejette les efforts visant à inciter la Russie à accepter un accord de paix en échange d’un allègement partiel des sanctions. Il affirme : « Il n’est pas clair quel bénéfice la Russie pourrait en tirer », et considère que « l’impact des sanctions imposées à notre pays est exagéré ».
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Bien que la Russie n’ait jusqu’à présent montré aucun signe de volonté d’accepter un cessez-le-feu, des analystes avertissent que Moscou dispose de nombreux moyens pour gagner du temps avant même d’accepter une suspension temporaire des hostilités. Ils soulignent que le chemin vers un accord de paix durable reste semé d’embûches.
Thomas Graham, ancien directeur des affaires russes au Conseil de sécurité nationale américain sous l’administration de George W. Bush, a déclaré : « Il ne s’agit pas seulement de la politique intérieure ukrainienne, mais de la structure de sécurité européenne et, en particulier, du rôle de l’OTAN. Un simple cessez-le-feu qui ne prend pas en compte ces aspects n’intéressera pas la Russie, et il semble que Trump ne le comprenne pas. »
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