Politique

Un congrès fortifié en Belgique : appels à une action contre le danger des Frères musulmans au-delà du symbolisme


Une conférence sur l’islam politique en Belgique s’est transformée en véritable forteresse sécuritaire, illustrant l’ampleur des inquiétudes liées à l’influence croissante des Frères musulmans et la menace que représente le groupe.

Les abords du congrès, organisé par le Mouvement Réformateur (MR) à Anderlecht, ressemblaient à une citadelle protégée. La police y avait mis en place un important dispositif sécuritaire, signe évident que la simple tenue d’un débat sur l’islamisme radical suffit désormais à susciter de réelles menaces.

Sous le titre « Une soirée riche d’enseignements sur les Frères musulmans », le site belge 21 News.be a rapporté que l’atmosphère du 17 septembre était conviviale, mais absolument pas ordinaire. L’événement visait à répondre à une question lourde de sens : comment limiter l’influence des Frères musulmans en Belgique et au-delà ?

Le site a souligné le contraste frappant entre la chaleur de l’accueil du public et la présence massive des forces de l’ordre, rappelant davantage une scène de film dystopique américain qu’une rencontre politique locale.

Il ajoutait : « C’est la preuve que le simple fait d’aborder la question de l’islam politique radicale expose immédiatement à des menaces bien réelles ».

Mesures sécuritaires

Bien que marquée par une atmosphère amicale à l’intérieur, la rencontre a mis en évidence la gravité des dangers que représente l’islam politique. À l’extérieur, la sécurité était renforcée : police municipale, agents privés et unités spécialisées assuraient la protection des intervenants, notamment le journaliste Mohamed Sifaoui et la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, tous deux contraints de vivre sous escorte rapprochée depuis des années en raison de menaces récurrentes.

La conférence s’est déroulée en deux temps : un débat entre Mohamed Sifaoui, le professeur de droit constitutionnel Marc Uyttendaele et l’homme politique Georges-Louis Bouchez, suivi d’une présentation approfondie de Florence Bergeaud-Blackler, spécialiste reconnue de l’islam politique.

Marc Uyttendaele, professeur de droit à l’Université libre de Bruxelles, a dénoncé sans détour « l’impuissance de la gauche » face à l’islam politique. Selon lui, défendre la laïcité est aujourd’hui, à tort, assimilé à une posture d’extrême droite. Il a également ravivé le débat sur des sujets sensibles, comme le port du voile dans les institutions publiques, qu’il considère contraire au principe de neutralité, au même titre que le port d’un signe partisan ou syndical.

De son côté, Mohamed Sifaoui a mobilisé son expérience de lutte contre le terrorisme en Algérie pour alerter sur le danger actuel : Bruxelles ressemble, selon lui, « à une grenouille plongée dans une marmite qui bout lentement, incapable de percevoir la menace avant qu’il ne soit trop tard ».

Il a averti : « L’influence islamiste s’ancre en Europe de manière progressive, mais non moins dangereuse ».

Une riposte affirmée

La revue belge La Libre a cité un organisateur du congrès qui a affirmé que « céder aux pressions des Frères musulmans en changeant le lieu du congrès ne diminuera en rien notre détermination à lutter contre cette organisation en Belgique ». Selon lui, ce déplacement de dernière minute était dû aux fortes pressions exercées pour annuler l’événement.

Dans un communiqué, les organisateurs ont déclaré : « Face aux nombreuses tentatives d’annulation, nous avons décidé de donner encore plus d’ampleur à l’événement. Nous l’avons déplacé dans une salle plus vaste et ajouté deux intervenants de premier plan ».

Le site belge dhnet.be a confirmé que le choix inattendu d’une grande salle à Anderlecht, en remplacement d’un lieu plus modeste prévu initialement, avait une portée symbolique forte. Les organisateurs expliquent que cette décision constituait une réponse directe aux pressions : élargir la conférence, lui donner plus de visibilité et convier des personnalités influentes.

D’après ce média, les participants et observateurs ont insisté sur la nécessité d’adopter des mesures concrètes et une législation claire pour contrer l’influence des Frères musulmans en Belgique et en Europe, soulignant que des colloques symboliques ou de simples slogans politiques ne suffisent plus.

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